La télévision d’Etat turque a refusé de diffuser le discours du président iranien, Hassan Rohani, sous prétexte qu’il ne faisait pas partie des personnalités qui prononçaient le discours d’inauguration.
Suite au refus par la télévision turque de diffuser le discours du président Rohani à la tribune du 13ème Sommet de l’Organisation de la Coopération islamique à Istanbul, le bureau général de l’information, lié au ministère turc des Affaires étrangères, a annoncé que seuls les discours des personnalités qui étaient prononcés à la cérémonie d’inauguration pouvaient être diffusés.
Les discours du président turc, Recep Tayyip Erdogan, et du secrétaire général de l’Organisation de Coopération islamique, Iyad Amin Madani, ont été diffusés en direct.
Recep Tayyip Erdogan, en tant que président du Sommet, a permis à certains participants dont le ministre égyptien des Affaires étrangères et le souverain de l’Arabie saoudite de prononcer leurs discours.
A noter que la visite du roi saoudien en Turquie a coûté 10 millions de dollars aux Turcs en raison des mesures de sécurité draconiennes adoptées à l'occasion de son déplacement.
M. le docteur Rohani faisait partie des interlocuteurs du Sommet mais son discours n’a pas été diffusé en direct.
Par ailleurs, les autorités turques ont bloqué, jeudi, le site de Sputnik. En cliquant sur la page, on voit s'afficher un message faisant état de l'application de mesures administratives.
Le 25 mars 2016, le procès de deux journalistes anti-Erdogan a débuté alors que le régime est accusé de censure sur les médias turcs.
Can Dündar, rédacteur en chef du quotidien Cumhuriyet, et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara ont été condamnés par le régime turc pour la rédaction d'un article accusant leur pays d'avoir livré des armes aux rebelles extrémistes syriens.
En mai 2015, ils avaient publié un long article, agrémenté de photos et d'une vidéo, faisant état de livraisons d'armes par des camions des services de renseignement turcs (MIT) à des rebelles extrémistes en Syrie en janvier 2014.
Dernière victime en date, le groupe Zaman, proche de l'ennemi numéro 1 de Recep Tayyip Erdogan, l'imam Fethullah Gülen, a été placé sous tutelle judiciaire au début du mois mars. Une centaine d'écrivains célèbres, dont le prix Nobel péruvien Mario Vargas Llosa ou le Sud-African J.M. Coetzee, ont écrit au Premier ministre Ahmet Davutoglu pour qu'il « change les lois qui restreignent indûment la liberté d'expression ».
Classé 149e sur 180 au classement mondial de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse, le régime turc a lancé une offensive sans précédent contre les médias, sous couvert de lutte contre la « propagande terroriste ».
Avec AFP