Dans la nuit de dimanche à lundi, le régime israélien a arraisonné le navire humanitaire Madleen au large de Gaza, sous prétexte d’empêcher la levée du blocus maritime du territoire côtier et toute assistance au Hamas. Cette action intervient alors qu’Israël fait face à une forte pression internationale pour mettre fin à la guerre, qui a déjà fait environ 54 927 morts parmi les Palestiniens. Les bombardements quotidiens de son armée ont dévasté la bande de Gaza, où la population est menacée de famine en raison du siège et des restrictions importantes sur l'aide humanitaire, selon l'ONU.
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées, ce lundi 9 juin, à Paris et dans toute la France pour soutenir la cause palestinienne et demander la libération de l’équipage du Madleen, ce bateau humanitaire arraisonné par Israël au large de Gaza dans la nuit de dimanche à lundi.
La France insoumise (LFI) avait donné rendez-vous en fin d’après-midi dans la capitale ainsi que dans de nombreuses autres villes françaises, dont Lille, Lyon, Marseille, Bordeaux, Rennes ou Grenoble, pour demander la libération de l'équipage du Madleen et la poursuite de la mission humanitaire.
Les manifestants parisiens scandaient des slogans tels que « Free Palestine ! Free Palestine ! », « Israël assassin, Macron complice ».
Le voilier, avec à son bord 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, a quitté l'Italie le 1(er) juin pour briser le blocus israélien à Gaza, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus de dix-huit mois de guerre.
Il transportait notamment la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan, ainsi que des aides humanitaires. Au cours de la nuit du dimanche 8 au lundi 9 juin, la Coalition de la flottille pour la liberté a annoncé que l'armée israélienne avait arraisonné le navire.
« Nous craignons le pire, car nous les savons capables du pire », affirme Jean-Luc Mélenchon, leader des Insoumis, au sujet du cabinet israélien de Benjamin Netanyahu, tout en regrettant la réaction du gouvernement français, qui « n'a, semble-t-il, rien à dire à propos d'un acte de piraterie ». Il appelle ensuite à un nouveau « grand rassemblement du peuple français au service des Palestiniens » samedi en France.
De son côté, le président français Emmanuel Macron a « demandé à ce que les six ressortissants français soient autorisés à revenir en France dans les plus brefs délais », selon l’Élysée. Lundi, depuis le Sommet sur les océans à Nice, Macron a affirmé que le blocus humanitaire à Gaza était un « scandale » et une « honte », et a de nouveau appelé à un « cessez-le-feu » et à la « réouverture des routes humanitaires » sur le territoire palestinien assiégé.
Une mesure jugée insuffisante par les Insoumis et les écologistes, également présents place de la République, qui ont urgé le président français de « reconnaître dès maintenant l’État de Palestine ».
Les condamnations internationales se sont multipliées après l’arraisonnement du voilier Madleen par l’armée israélienne et son transfert vers le port d’Ashdod en Palestine occupée.
L'Iran a condamné l'interception du bateau comme un acte de « piraterie ». La Turquie a dénoncé pour sa part une « attaque odieuse » et une « violation flagrante du droit international ».
De son côté, Amnesty International a estimé que « l’interception du Madleen par Israël et la détention de l’équipage bafouaient le droit international ».
La Coalition de la flottille pour la liberté, lancée en 2010, est un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens combinant aide humanitaire et protestation politique contre le blocus de Gaza.
L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a tiré la sonnette d'alarme concernant les conditions désastreuses auxquelles sont confrontées des milliers de familles déplacées à Gaza, privées d'aide humanitaire.
Depuis plus de trois mois, les autorités israéliennes bloquent l'acheminement d'une aide sûre et suffisante, a déploré l'UNRWA. « Nous ne demandons pas l'impossible. Laissez-nous faire notre travail : aider les personnes dans le besoin et préserver leur dignité », a-t-elle indiqué.
Israël a interdit à l'UNRWA et à d'autres organisations humanitaires internationales d'opérer à Gaza, interrompant ainsi l'approvisionnement en nourriture, en eau et en soins médicaux.
Les agences des Nations unies et les organisations humanitaires ont averti que Gaza risquait une famine imminente sans un accès accru à l'aide. Les restrictions israéliennes, ainsi que les pillages et la dégradation de l'ordre public, ont rendu l'acheminement de l'aide aux deux millions d'habitants de Gaza quasiment impossible.