« La stratégie de décontamination de la région de Fukushima relève de l'illusion alors que l'impact, déjà visible, de la radioactivité sur la faune et la flore de la région va durer des décennies », a prévenu Greenpeace.
« Cinq ans après l'accident nucléaire de Fukushima Daiichi, il est clair que les conséquences environnementales sont complexes et tendues. En raison des radionucléides rejetées par l'accident, et leur intégration dans le cycle des matières des écosystèmes, les effets de la catastrophe vont durer pendant des décennies et des siècles », souligne l'organisation écologiste dans un rapport.
« L'approche actuelle des autorités japonaises pour la décontamination est l'élimination de la litière de feuilles, d'une couche de sol et des plantes dans la bande de 20 mètres le long des routes et autour des maisons qui sont entours par les forts », rappelle Greenpeace.
« Cette stratégie est cependant futile, car plus de 70% de la préfecture de Fukushima est boise, ce qui rend impossible la décontamination », insiste le rapport.
La situation va s'aggraver au fil des ans, ajoute le groupe écologiste qui appuie ses travaux sur des recherches effectuées par lui-même et des études de tiers.
« De toute évidence, certains premiers impacts sont déjà visibles ».
Le rapport cite notamment la contamination des tissus internes dans les plantes de la forêt et des arbres, des concentrations levées dans les nouvelles feuilles et parfois le pollen (cèdre), des mutations héréditaires chez certains papillons, des niveaux élevés de contamination par le césium dans les poissons d'eau douce et la contamination radiologique de l'un des écosystèmes les plus importants, les estuaires côtiers.
« Le fait que nous voyions déjà des dommages de l'ADN et des mutations dans certaines espèces, dans les plantes et les animaux, prouve que les écosystèmes sont intrinsèquement malades », a expliqué à l'AFP Kendra Ulrich, auteur de ce rapport.
« En outre, la diminution du nombre des espèces d'oiseaux, de même que l'apparente baisse de fertilité des hirondelles, va également dans ce sens », argue-t-elle.
« Avec l'accident de Tchernobyl (Ukraine, 1986) comme référence, nous nous attendons que ces impacts continueront et s'aggraveront, cumulant les effets des dommages l'ADN et la baisse de fertilité au fil des générations de la flore et de la faune de la région de Fukushima », selon la militante.
Tous les scientifiques s'accordent dire que la compréhension de la pleine échelle de la catastrophe de Fukushima pour l'environnement naturel en est seulement sa première phase.
Source : AFP