TV

Turquie : Erdogan ne respecte pas la décision de justice qui a libéré deux journalistes emprisonnés

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan prononce un discours lors d'une réunion de "mukhtars" (chefs des villes et villages) au complexe présidentiel à Ankara, le 24 février 2016. ©AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé dimanche qu'il n'avait aucun respect envers la décision de la Cour constitutionnelle qui déclaré libre deux journalistes emprisonnés.

Je ne suis pas en position d'approuver cette décision. Je le dis très clairement: je n'ai pas de respect pour elle, a martelé lors d'une conférence de presse le chef de l'Etat turc, avant de quitter le pays pour un visite en Afrique de l'Ouest.

Can Dündar, rédacteur en chef du quotidien d'opposition Cumhuriyet, et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, ont été libérés vendredi, après plus de 90 jours de détention préventive. La Cour constitutionnelle avait estimé la veille que leurs droits avaient été violés. Ils seront jugés à partir du 25 mars.

"Je crois fermement dans la défense de la liberté d'expression. Mais je ne crois pas que la liberté d'expression puisse être utilisée pour attaquer le pays de manière masquée. Et il ne s'agit pas ici de liberté d'expression, mais d'une affaire d'espionnage", a jugé le président turc.

Farouches adversaires du gouvernement d’Ankara, MM. Dündar et Gül sont accusés d'espionnage, de divulgation de secrets d'Etat et de tentative de coup d'Etat.

En cause, la diffusion en mai d'un article et d'une vidéo sur l'interception par des gendarmes turcs en janvier 2014 à la frontière syrienne de camions appartenant aux services secrets turcs (MIT) et transportant des armes destinées à des terroristes en Syrie, une crise dans laquelle la Turquie s'est progressivement enlisée.

L'incarcération des deux journalistes avait suscité un tollé en Turquie comme hors de ses frontières. Le gouvernement turc, au pouvoir depuis 2002, est régulièrement montré du doigt par les ONG de défense des droits de l'Homme et de la presse, qui lui reprochent ses pressions de plus en plus grandes sur les médias et l'accusent de vouloir museler la presse indépendante.
 

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV