Trois jours d'émeutes sur fond de discrimination entre castes, ont épuisé la population de l'état d'Haryana et celle de sa ville voisine, la capitale New Dehli.
Des routes entravées, des barricades, l’heure est à l’émeute dans l’Etat d’Haryana en Inde où 10 personnes ont été tuées en trois jours dans des conflits entre protestataires et forces de l’ordre. Des milliers de militaires ont été dépêchés samedi dans cet Etat d’Haryana avec l’ordre de tirer à vue. La veille, les émeutiers avaient incendié des maisons et des gares et avaient bloqué des autoroutes.
A l’origine de ces violences, des revendications sociales émanant de la caste influente des Jat représentant 29% de la population dans Haryana, Etat voisin de New Dehli.
Ces émeutes sont très sensibles car elles peuvent avoir des répercussions sur la capitale. Mais l’armée indienne vient de reprendre le contrôle d’un canal qui fournit à la capitale New Delhi, les trois cinquièmes de son approvisionnement en eau.
En toile de fond de ce mouvement de contestation, il y a la hiérarchisation du système social en Inde ainsi que les rétributions qui en découlent.
Les Jat, affectés ces dernières années par la sécheresse et la baisse des revenus liés aux récoltes, s’estiment lésés par les politiques en vigueur. Ils réclament des quotas d’emplois et de places universitaires pour améliorer leurs conditions de vie. Si le droit positif prévoit de tels quotas, ils sont néanmoins tous destinés aux intouchables et à d’autres castes qui bénéficient d’une discrimination positive pour compenser les injustices passées.
Le gouvernement de l’Etat d’Haryana avait accepté le principe des quotas pour les Jat mais la cour suprême a suspendu cette décision en juillet.