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Négociations de Genève III : les préalables voués à l’échec de l’opposition

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Cette image prise le 29 janvier 2016 aux locaux des Nations unies à Genève montre l’ambassadeur syrien à l'ONU et chef de la délégation du gouvernement syrien, Bachar al-Jaafari (D), accueilli par l’émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura (G) à son arrivée à l'ouverture des pourparlers de paix syriens. ©AFP

En pleine rivalité entre les Saoudiens, les Qataris et les Turcs au sujet de la composition de la délégation des opposants syriens, une délégation, baptisée « La haute délégation des pourparlers de Genève », s’est finalement mise sur pied, sous la direction de l’ancien Premier ministre syrien, Riyad Hijab.

Riyad Hijab s’est retiré du gouvernement Damas dans l’espoir de la réalisation des promesses de monts et merveilles que l’Arabie saoudite lui avait faites. En août 2012, il a quitté la Syrie et s’est transformé en l’un des figures de proue de l’opposition syrienne. Après des mois de tergiversations, la délégation de l’opposition syrienne, liée à l’Arabie saoudite, a, finalement, annoncé vendredi qu’elle prendrait part à la Conférence de Genève III.

Mais quels reculs a subis Riyad après la formation de « La haute délégation des pourparlers de Genève » ?

1-   Riyad insistait sur le fait que les participants à la Conférence de Genève III soient d’origine de la Réunion de Riyad mais il a rapidement renoncé à cette idée et une délégation contenant les courants laïques, nationalistes et démocratiques, va bientôt s’installer dans l’une des trois pièces de négociations au siège de l’ONU, à Genève. Bref, les tentatives de l’Arabie saoudite et de la Turquie visant à marginaliser cette équipe, sont tombées dans l’impasse.

2-   La composition de la délégation de négociateurs a vite changé suite à l’opposition de la Russie et de ses alliés à la présence des représentants des groupes terroristes comme le général Asaad Al-Zohbi et Mohammed Allouche qui ont été remplacés par les autres. En plus, l’absence des représentants de Jaysh Al-Islam et d’Ahrar Cham a été officiellement annoncée tandis que par le passé les Saoudiens et les Turcs tentaient de mettre tout leur poids politique dans la balance pour pouvoir les insérer dans les négociations.

3-   Face à la demande des opposants de faire cesser les bombardements, de lever le siège des villages et des villes et de libérer des prisonniers, le gouvernement Assad fait une demande similaire et réclame une garantie, promettant que la partie adverse fasse les mêmes démarches. Si la délégation d’opposition accepte les demandes du gouvernement Assad, cela signifie qu’elle est complice du Front Al-Nosra et de Daech en Syrie et qu’elle entretient avec eux des relations tellement proches qui lui permettent de leur faire une telle demande et si la réponse est négative, cela signifie qu’en Syrie, ce sont les terroristes qui tiennent le haut du pavé et que la délégation d’opposition ne peut rien faire.

En réalité, l’imposition unilatérale de telles conditions et préalables au gouvernement syrien dans la conjoncture où d’intenses conflits sont en cours à Alep et aux alentours de Lattaquié et dans le Sud, à Deraa, n’aura qu’un seul résultat : les groupes terroristes seront libérés de la pression imposée par les forces pro-gouvernementales et auront le champ libre pour lancer de nouvelles opérations contre l’armée et les forces nationales.

Bref, les préalables illogiques que la délégation d’opposition avait faits étaient dès le début voués à l’échec. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV