L'économie allemande traverse « sa crise la plus profonde » de l'après-guerre, a averti, mardi 2 décembre, la première fédération industrielle de ce pays, reprochant au gouvernement son inaction malgré une quatrième année consécutive de production industrielle en chute.
« L'économie allemande est en chute libre et pourtant le gouvernement ne réagit pas avec la détermination nécessaire », a dénoncé dans un communiqué Peter Leibinger, président de la Fédération des industries allemandes (BDI).
« Nous attendons cette année une chute de la production de 2%, la production industrielle sera donc en recul pour la 4e année consécutive. Ce n'est pas un trou d'air conjoncturel, mais un décrochage structurel », martèle la BDI, appelant les autorités à un « tournant dans la politique économique, avec des priorités claires pour la compétitivité et la croissance ».
Le chancelier Merz a promis cet automne une série de réformes et un toilettage bureaucratique en Allemagne comme en Europe, répondant à une revendication des entreprises qui jugent les réglementations trop complexes, y voyant un frein à l'innovation et un moteur de coûts.
Néanmoins, les industriels regrettent l’absence de réformes structurelles, avertissant également d'une baisse d'emploi. « Chaque mois sans réformes structurelles résolues coûtera encore des emplois », juge la BDI.
La transformation de l'industrie allemande met l'emploi sous pression: l'automobile a perdu 6,3% de ses effectifs en un an, soit 48.700 postes, la métallurgie 2,6% depuis un an et plus de 11% depuis 2019, détaille la BDI dans son rapport.
Dans l'automobile, Volkswagen prévoit ainsi la suppression de 35.000 emplois d'ici 2030, soit 29% de ses effectifs en Allemagne.
La fédération de l'industrie chimique et pharmaceutique a déjà alerté sur un niveau de production au plus bas depuis 30 ans dans la chimie.