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France : l’Assemblée adopte une proposition de loi pour nationaliser ArcelorMittal

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les salariés d'ArcelorMittal ont défilé, le 1er mai 2025 à Dunkerque contre le plan de suppression de postes. ©AFP

L’Assemblée nationale française a adopté jeudi soir, en première lecture, une proposition de loi déposée par La France insoumise (LFI) visant à nationaliser les activités françaises du sidérurgiste ArcelorMittal.

Le texte a été adopté par 127 voix contre 41 contre l'avis du gouvernement qui argue que la bataille se joue à Bruxelles.  

Le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a salué sur X "une page d'histoire à l'Assemblée nationale". L'avenir du texte, voté avec le soutien des groupes de gauche et l'abstention du RN, est toutefois incertain car il devra désormais aller au Sénat, dominé par la droite et le centre, où il lui sera difficile d'être adopté.

Le gouvernement, par la voix du ministre de l’industrie Sébastien Martin, s’est fermement opposé au texte. Il estime que la menace principale vient d’un afflux d’acier asiatique bon marché, contre lequel l’exécutif veut répondre par un mécanisme douanier européen. « La nationalisation fragiliserait l’emploi au lieu de le protéger », a averti le ministre.

Jeudi matin, les salariés des sites français d’ArcelorMittal se sont rassemblés devant l’Assemblée nationale à Paris, à l’appel de la CGT, pour soutenir la proposition de loi exposée.

Selon les reporters des médias présents sur place, plusieurs centaines de salariés ont manifesté, dont une cinquantaine venus de Florange et de Gandrange, en Moselle.

La députée LFI Aurélie Trouvé et le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon étaient venus à la rencontre des manifestants. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, était également présente pour soutenir l’initiative.

Le texte déposé par LFI entend forcer l’État à reprendre la main sur un secteur stratégique, en invoquant la nécessité d’une réindustrialisation écologique, alors que les engagements climatiques de la France imposent de transformer profondément la filière sidérurgique.

Le président d’ArcelorMittal France, Alain Le Grix de la Salle, a réagi dans la matinée sur France Info. Il considère que « la nationalisation est une mauvaise solution », estimant que « les sites sont exposés aux surcapacités mondiales et aux importations destructrices des marchés européens », et que « la nationalisation ne règle en rien ce problème ».

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Le débat renvoie à un précédent historique : la nationalisation d’Usinor en 1982 par le gouvernement socialiste, suivie d’une re-privatisation en 1995, avant la fusion qui donnera naissance à Arcelor en 2001. Le groupe est ensuite passé sous le contrôle du milliardaire Lakshmi Mittal la même année.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV