Le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne a déclaré que les efforts des États-Unis et d’Israël pour éliminer les capacités nucléaires de l’Iran sont « immatures et insensés », car l’industrie nucléaire iranienne repose sur une technologie indigène développée avec une détermination sans faille.
S’exprimant auprès de HUM News lors de sa visite officielle de deux jours au Pakistan, Ali Larijani a déclaré que les prétentions du président américain Donald Trump concernant l’arrêt des activités nucléaires iraniennes étaient sans fondement.
« L’idée que les États-Unis et le régime sioniste puissent détruire les capacités nucléaires de l’Iran est une notion immature et insensée, car l’industrie nucléaire repose sur un savoir-faire national que nous poursuivons avec détermination », a-t-il déclaré.
Lors de l’agression américano-israélienne contre l’Iran en juin — qui a coûté la vie à de nombreux commandants militaires de haut rang, à des scientifiques nucléaires et à des civils ordinaires —, les États-Unis ont bombardé trois sites nucléaires iraniens, en violation grave de la Charte des Nations unies, du droit international et du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
Trump a prétendu à plusieurs reprises que les frappes avaient « complètement et totalement anéanti » les installations d’enrichissement nucléaire iraniennes. Le secrétaire américain à la Guerre, Pete Hegseth, a également prétendu dimanche dernier que les ambitions nucléaires de l’Iran « avaient été anéanties ».
Larijani a rejeté ces prétentions, déclarant que le programme nucléaire iranien est une réalité et que « l’essence de ce savoir autochtone réside dans le cerveau de nos scientifiques ».
Il a ajouté que les actions d’Israël, notamment les assassinats et autres opérations terroristes, ne sont que « pure folie ». L’Iran compte des milliers d’experts nucléaires et supposer que son programme nucléaire est terminé est « une idée immature et insensée ».
L’Iran ne cherche pas à se doter de l’arme nucléaire, mais est fermement engagé dans la poursuite du développement de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. « Nous ferons face à ces conditions, et si nos ennemis commettent un acte atroce à dix reprises, nous y ferons face », a-t-il affirmé.
Larijani a réaffirmé que la diplomatie est la seule véritable solution. « Nous n’avons jamais rejeté les négociations authentiques, qu’elles soient directes, indirectes ou menées dans le cadre du format 5+1. »
Selon lui, le problème survient lorsque l’autre partie prédétermine l’issue, ce qu’il qualifie de « farce qui ne porte que le nom de négociations ».
Ailleurs dans son discours, Larijani a déclaré que les relations entre Téhéran et Islamabad sont « profondément enracinées et authentiques », fondées sur des intérêts communs, des croyances religieuses et une proximité culturelle.
Parmi les voisins de l’Iran, le Pakistan jouit d’une position particulièrement privilégiée. « Les deux pays sont des piliers de la puissance régionale et peuvent jouer un rôle déterminant dans l’instauration de la paix. »
M. Larijani a souligné que l’Iran et le Pakistan peuvent jouer des rôles complémentaires dans la région. « Il n’y a pas de limites au développement des relations », a-t-il déclaré, insistant sur le fait que les deux pays sont déterminés à renforcer leur coopération dans tous les domaines.
Il a exprimé ses regrets concernant les récentes tensions entre le Pakistan et l’Afghanistan, affirmant que les deux pays avaient souffert de longues guerres.
Les relations entre le Pakistan et l’Afghanistan se sont fortement détériorées ces derniers mois, sur fond de tensions frontalières croissantes et d’accusations mutuelles d’abriter des militants.
M. Larijani a noté que l’Iran avait demandé au Premier ministre Shehbaz Sharif et au président Asif Ali Zardari de préciser l’assistance que Téhéran était en mesure de fournir.
« Le Pakistan est très cher et noble aux yeux des Iraniens », a-t-il déclaré. Téhéran est prêt à donner au Pakistan « carte blanche pour agir chaque fois que cela sera nécessaire ».
Commentant les récentes actions d’Israël dans la région – notamment son attaque contre des membres du Hamas au Qatar – et le pacte de défense stratégique entre le Pakistan et l’Arabie saoudite, Larijani a fustigé l’opération israélienne, la qualifiant de « reflet clair de la nature aventureuse du régime ».
Il a averti qu’Israël cherche à dominer la région avec le soutien direct des États-Unis. « Leur objectif commun est de soumettre toute la région ou de la déstabiliser. »
Les événements de ces derniers mois ont convaincu les acteurs régionaux, y compris l’Arabie saoudite, que « la région doit compter sur elle-même ».
Tout en reconnaissant que les pays peuvent avoir des interprétations différentes, il a déclaré qu’une unité musulmane plus forte servait en fin de compte les intérêts de tous pays de la région.
M. Larijani a critiqué les initiatives menées par les États-Unis, notamment le soi-disant accord de paix à Gaza, les qualifiant d’unilatérales et d’illégitimes, et a réitéré la position claire de l’Iran sur la Palestine, soulignant que l’avenir du peuple palestinien devait être déterminé par un vote démocratique.
