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Tokyo déploie des missiles près de Taïwan, Pékin met en garde contre toute ingérence étrangère

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La frégate lance-missiles chinoise Yuncheng tire un missile anti-navire lors d’un exercice militaire au large des îles Hainan et Paracels, dans le sud de la Chine, le 8 juillet 2016. ©AP

Mercredi 26 novembre, la Chine a averti qu’elle écrasera toute tentative étrangère d’ingérence concernant Taïwan, après l’annonce par le Japon de vouloir déployer des missiles à proximité de l’île de Taïwan.

« Nous avons une volonté ferme, une détermination forte et une capacité solide pour défendre notre souveraineté nationale et l’intégrité territoriale », a déclaré Peng Qingen, porte-parole du Bureau chinois des affaires de Taïwan, lors d’une conférence de presse.

M. Peng a considéré le déploiement d’armes offensives par Tokyo dans les zones adjacentes à la région taïwanaise de la Chine comme « extrêmement dangereux », accusant le Japon de « créer délibérément des tensions régionales et de provoquer une confrontation militaire ».

La prise de position de Pékin tombe après l’annonce dimanche par le ministre japonais de la Défense, Shinjiro Koizumi, selon laquelle Tokyo poursuit ses plans de déploiement d'un système de missiles sol-air à moyenne portée sur l’île de Yonaguni, située à 110 km au large de la côte Est de Taïwan.

M. Koizumi a prétendu que le déploiement renforcerait la sécurité du Japon, ajoutant : « Nous pensons que la mise en place de cette unité réduira les risques d’une attaque armée contre notre pays ».

Le ministère chinois des Affaires étrangères a rapidement fustigé l’annonce, affirmant que la tentative japonaise cherche à intensifier les tensions régionales.

Pour sa part, Shinjiro Koizumi a répliqué que le système de missiles guidé Type 03 était strictement défensif et « destiné à contrer les missiles et aéronefs violant l’espace japonais ».

Dans la foulée, il a prétendu que ces missiles n’ont pas vocation à attaquer d’autres pays, ajoutant que ceux-ci sont déployés à travers le Japon et ne font clairement qu’abaisser les tensions, au contraire de les exacerber.

De son côté, Taipei a salué la décision du Japon, indiquant qu’elle contribue à « maintenir la stabilité dans le détroit de Taïwan ».

« Cela sert nos intérêts nationaux, puisque le Japon n’a ni ambition territoriale ni hostilité envers Taïwan », a lancé François Wu, vice-ministre taïwanais des Affaires étrangères.

Parallèlement, le président taïwanais, William Lai Ching-te, a annoncé que son gouvernement allouerait 40 milliards de dollars supplémentaires à son budget de défense, dans le contexte d’intensification des tensions avec Pékin.

Ce budget sera échelonné sur huit ans, de 2026 à 2033, et fait suite à l’engagement pris par Lai de porter les dépenses militaires à 5 % du PIB taïwanais. Actuellement, Taïwan a prévu une augmentation de son budget de défense à 3,3 % du PIB pour 2026.

Le ministre taïwanais de la Défense, Wellington Koo, a expliqué que ce budget « constitue un plafond » qui servira à « acheter des missiles de haute précision et à financer des programmes conjoints de développement d’armements avec les États-Unis ».

Dans le même temps, Peng Qingen a dénoncé la hausse des dépenses militaires de Taïwan, la qualifiant de « gaspillage de fonds publics ».

« Ils dilapident l’argent qui pourrait servir à améliorer la vie des citoyens et développer l’économie, pour acheter des armes et courtiser des puissances extérieures », a déclaré le porte-parole du Bureau chinois des affaires de Taïwan, avertissant que cette attitude « ne fera que plonger Taïwan dans le désastre ».

Dans un contexte de l’aggravation des tensions dans le détroit de Taïwan, le ministère japonais de la Défense a rapporté mardi avoir dépêché des avions en direction de Yonaguni, sous prétexte de la détection d’un drone chinois au large de l'île nippone.

Les relations entre la Chine et le Japon se sont fortement dégradées et ont atteint leur point le plus bas depuis quelques années après des propos tenus par la nouvelle Première ministre japonaise, Sanae Takaichi, qui a évoqué la possibilité d’une intervention militaire japonaise en cas d’attaque chinoise contre Taïwan.

Les réactions de Pékin ont notamment inclus un appel au boycott touristique du Japon par les citoyens chinois, suivi d’une chute notable des voyages vers l’archipel.

Ces propos ont été lancés alors que la Chine considère Taïwan comme son propre territoire et a promis de rattacher l’île à la Chine continentale.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV