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Soudan : proposition américaine de cessez-le-feu ; pire document jamais soumis (chef de l’armée)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le commandant en chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane. (Photo d’Archives)

Le commandant en chef de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhane, a dénoncé la dernière proposition de trêve envoyée par l’émissaire américain Massad Boulos, la qualifiant de « pire document jamais soumis ».

Dans une vidéo diffusée dimanche 23 novembre, le général al-Burhane a affirmé que le groupe de pays médiateurs cherchant à mettre fin à la guerre entre l’armée et les paramilitaires était « partial » tant que les Émirats arabes unis en resteraient membres. Il a fait référence au groupe médiateur Quad qui réunit également les États-Unis, l’Arabie saoudite et l’Égypte.

Selon ses termes, le Quad n’est pas innocent de toute responsabilité, d’autant que le monde entier a été témoin du soutien des Émirats arabes unis aux Forces de soutien rapide (FSR) contre l’État soudanais.

En ce qui concerne la proposition américaine de trêve au Soudan, il a déploré le fait que ce document supprime les forces armées, appelle à la dissolution de tous les services de sécurité et maintienne les rebelles des FSR dans leurs zones d’influence ».

Dans la foulée, le commandant en chef de l’armée soudanaise a ajouté que si la médiation continue dans cette direction, nous la considérerons comme non neutre.

« L’envoyé américain parle comme s’il voulait nous imposer des diktats. Nous craignons que Massad Boulos ne devienne un obstacle à la paix recherchée par tous les Soudanais », a-t-il affirmé, ajoutant que Boulos reprend les éléments de langage d’Abou Dhabi.

« Boulos profère des menaces et prétend que le gouvernement entrave l’arrivée des convois humanitaires et a utilisé des armes chimiques », a déploré M. al-Burhane, avant de mettre l’accent sur la nécessité d’adopter la feuille de route proposée par le gouvernement soudanais.

Le Quad et Massad Boulos n’ont pas immédiatement réagi aux déclarations du général al-Burhane.

Son rejet tombe alors que les paramilitaires des FSR et leurs soutiens, notamment les Émirats arabes unis, avaient salué vendredi la volonté du président américain Donald Trump d’arrêter une guerre sanglante qui ravage le Soudan, devenue le théâtre de la « pire crise humanitaire » au monde selon les Nations unies.

Le président américain dit vouloir mettre fin aux atrocités au Soudan après que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane lui a demandé de s’impliquer pour arrêter cette guerre qui a fait des milliers de morts et forcé le déplacement de millions de personnes depuis avril 2023.

Dans la foulée, le Conseil de souveraineté du Soudan, dirigé par le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, avait lui aussi indiqué être prêt à coopérer avec Washington et Riyad pour tenter de mettre un terme à la guerre.

À ce propos, il est à rappeler que le Quad a publié le 12 septembre une déclaration appelant à une trêve humanitaire initiale de trois mois au Soudan afin de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire d’urgence dans toutes les zones, ouvrant ainsi la voie à un cessez-le-feu permanent.

Depuis le 15 avril 2023, l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide s’affrontent dans un conflit que les médiations régionales et internationales n’ont pas réussi à résoudre. Cette guerre a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 15 millions de personnes à l’intérieur et hors du pays, selon les Nations unies et des sources locales.

Le 26 octobre 2025, les FSR ont pris le contrôle de la ville d’El-Fasher et commis des massacres contre des civils, selon des organisations locales et internationales.

La Cour pénale internationale (CPI) a exprimé sa préoccupation face aux récents rapports faisant état de « massacres, viols et autres crimes » commis par les Forces de soutien rapide (FSR) à El-Fasher, au Soudan, avertissant que ces actes pourraient constituer des « crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV