TV

Israël confisque illégalement des terres dans la vallée du Jourdain

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Sur cette photo à titre d’illustration de l’AFP, l’on voit des soldats israéliens se rassembler au point de passage frontalier israélo-jordanien près du moshav Tsofar, dans la vallée de l’Arava, au sud du bassin de la mer Morte, le 30 avril 2020.

La Commission palestinienne de résistance au mur et à la colonisation a révélé que le régime d’occupation israélien s’est illégalement emparé de 250 acres de terres appartenant aux Palestiniens dans la vallée du Jourdain septentrionale par le biais de neuf ordres militaires de confiscation.

Ces ordres, selon le rapport, émis sous prétexte de nécessités militaires, ciblent les localités de Tammun, Tayassir, Talluza et la ville de Tubas. Leur objectif déclaré est l’établissement d’une route stratégique qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie expansionniste de Tel-Aviv.

Le président de la Commission, Mu'ayyad Ibrahim Salah Chaaban, a souligné que si les ordres paraissent distincts, leur superposition cartographique révèle qu’ils font partie d’un projet cohérent visant la construction d’une route de 22 kilomètres de long qui reliera le nord de Tubas à Tayassir et la vallée du Jourdain.

La route traverserait délibérément des zones agricoles et d’habitation des Palestiniens, encerclant complètement le village de Khan Yizra. Selon les experts, cette route privera intentionnellement les communautés rurales d’accès à des dizaines de milliers de dounams de pâturages essentiels à leur subsistance.

Chaaban a précisé que l’occupation israélienne présentait ce projet comme une « route sécuritaire », une appellation généralement utilisée pour les routes de contournement militaires permettant un déploiement rapide de forces dans les vallées et sur les hauteurs, tout en assurant la connexion des bases israéliennes dans la vallée du Jourdain.

Il a insisté sur le fait que l’envergure de la route confirme la nature stratégique du corridor, bien au-delà d’une simple route militaire temporaire. En effet, celui-ci établit un nouvel axe reliant la vallée du Jourdain au centre des territoires occupés, ce qui consolide le contrôle sur les terres agricoles entre Tubas, Tammun et Tayassir et fragmente toute continuité territoriale palestinienne hors du contrôle israélien.

S’appuyant sur l’expérience historique, il a indiqué que près de 90 % des routes militaires israéliennes finissent par être détournées au profit de la colonisation ou pour fragmenter l’espace palestinien.

Il a précisé que les terres confisquées ne formaient pas une simple bande, mais un vaste corridor reconfigurant la géographie locale. Selon ses dires, cette zone tampon entre Tubas et les communautés bédouines et agricoles avoisinantes, favorise l’expansion des colonies, leur raccordement aux axes routiers principaux, et porte atteinte au secteur agricole, pilier de l’économie de Tubas.

Chaaban a rappelé que le régime israélien avait utilisé la même méthode il y a deux ans, lors de l’ouverture d’une route à l’est de Jinsafut, puis l’année dernière vers Salfit, des pratiques contraires à l’article 53 de la Quatrième Convention de Genève.

Selon ses dires, ce projet vise à remodeler la carte géopolitique de Tubas et de la vallée du Jourdain, à créer un axe longitudinal fragmentant les communautés palestiniennes, et à renforcer les colonies au détriment des terres agricoles, limitant ainsi la capacité des Palestiniens à protéger leurs terres et compromettant toute solution future à deux États.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV