En Angleterre, un rapport public accable l’ancien Premier ministre conservateur Boris Johnson et l’accuse d’avoir mal géré la pandémie du Covid-19.
Le journal The Times critique sévèrement sa politique, jugée « inexcusable ». Selon l'enquête, 23 000 morts auraient pu être évitées en Angleterre par un confinement plus précoce au début de la pandémie.
The Independent emploie également des mots forts et parle d’une gestion « chaotique et toxique ». Une gestion « toxique » également pour le tabloïd The I Paper.
Alors que le virus se propageait partout dans le monde, les autorités britanniques et en particulier l’exécutif dirigé par le Premier ministre conservateur Boris Johnson ne l’ont pris au sérieux que « trop tard », selon le rapport publié ce jeudi.
« Ce manque d’urgence et l’énorme augmentation des infections ont rendu un confinement obligatoire inévitable. Il aurait dû être instauré une semaine plus tôt. Des modélisations montrent que rien qu’en Angleterre, il y aurait eu approximativement 23 000 morts en moins lors de la première vague » de la pandémie, entre mars et juillet 2020, souligne-t-il. Au total, le Royaume-Uni a enregistré l’un des plus lourds bilans en Europe liés à la pandémie, avec quelque 226 000 décès.
🇬🇧🦠 Royaume-Uni : une gestion chaotique du Covid aurait coûté 23 000 vies
— Press TV Français (@fr_presstv) November 21, 2025
🔹23 000 décès auraient pu être évités si le gouvernement britannique avait confiné une semaine plus tôt, en mars 2020, d’après le rapport de la commission d’enquête publique sorti le 20 novembre. pic.twitter.com/AI2EItRn40
Un premier confinement obligatoire a été instauré le 23 mars, trois mois environ après le début de l’épidémie, qui a démarré en Chine avant de gagner le reste du monde.
L’actuel Premier ministre travailliste Keir Starmer a promis « d’examiner attentivement » ce rapport, et a affirmé que des « améliorations » avaient été apportées aux protocoles gouvernementaux en cas de crise majeure.
« Les conclusions de l’enquête sont claires (…) et il est bouleversant de penser aux vies qui auraient pu être sauvées sous un autre Premier ministre », a réagi un groupe de proches des victimes du Covid-19 dans un message vidéo.
Ce rapport, le deuxième publié dans le cadre d’une enquête sur gestion de la pandémie, pointe nommément la responsabilité du gouvernement d’alors, trop « optimiste » début 2020. Le rapport ajoute que l’attitude de Boris Johnson lui-même, Premier ministre de 2019 à 2022, a « sapé le message sérieux qu’il était censé transmettre à la population ».
« La crise, qui s’aggravait clairement, exigeait un leadership au plus haut niveau » de l’État, a souligné Heather Hallet, qui a dirigé cette enquête. Il aurait dû être clair dès la fin janvier que « le virus représentait une menace grave et immédiate ». Février 2020 a ensuite été « un mois de perdu », avec de nombreux revirements, et le manque de réaction du gouvernement est « inexcusable », selon cette enquête.
Elle juge aussi qu’une culture « toxique et chaotique » à Downing Street au début de la pandémie a nui à une « prise de décision intelligente ».
Le manque de moyens alloués au dépistage, par exemple, a empêché les autorités de « réellement comprendre la propagation du virus », ce qui a eu des « conséquences désastreuses ».