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HRW accuse Israël de crimes de guerre et de nettoyage ethnique avec des déplacements forcés en Cisjordanie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Image de forces israéliennes démolissant des maisons en Cisjordanie pour faire place à des colonies israéliennes. (Archives)

Human Rights Watch a accusé jeudi les responsables israéliens de mener une vaste campagne de déplacements forcés en Cisjordanie occupée, affirmant que les offensives militaires du régime des mois de janvier et février 2025 dans trois camps de réfugiés constituaient des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et un nettoyage ethnique.

Dans un rapport détaillé intitulé « Tous mes rêves ont été effacés », publié le même jour, l’organisation indique que plus de 32 000 Palestiniens ont été chassés de leurs foyers dans les camps de réfugiés de Jénine, Tulkarem et Nur Shams et qu’ils sont empêchés d’y retourner, même des mois après la fin des offensives militaires.

Selon l’enquête de 105 pages, les forces israéliennes ont lancé l’opération « Mur de fer » le 21 janvier, quelques jours seulement après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu temporaire à Gaza.

Human Rights Watch a documenté comment les troupes ont pénétré dans les camps à l’aide d’hélicoptères, de drones, de véhicules blindés et de bulldozers, ordonnant aux combattants d’évacuer par haut-parleurs embarqués sur des drones et par des expulsions porte-à-porte.

Des témoins ont décrit des soldats prenant d’assaut des maisons, interrogeant des familles et fouillant leurs biens avant d’expulser les habitants.

« Début 2025, les autorités israéliennes ont expulsé de force 32 000 Palestiniens de leurs foyers dans les camps de réfugiés de Cisjordanie, sans tenir compte des protections juridiques internationales, et sans les laisser rentrer chez eux », a déclaré Nadia Hardman, chercheuse principale sur les droits des réfugiés et des migrants chez Human Rights Watch.

« Alors que l’attention internationale est concentrée sur Gaza, les forces israéliennes ont commis des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et un nettoyage ethnique en Cisjordanie, qui doivent faire l’objet d’enquêtes et de poursuites. »

Les chercheurs de HRW ont interrogé 31 personnes déplacées et examiné des images satellites témoignant de l’étendue des dégâts. Plus de 850 installations ont été rasées ou gravement endommagées par les bulldozers israéliens qui ont ouvert de nouvelles voies d’accès aux camps densément peuplés.

Une évaluation distincte du Centre satellite des Nations Unies a révélé que 1 460 bâtiments avaient subi des dommages, dont des centaines présentant des signes de destruction modérée.

Des résidents ont déclaré à l’organisation n’avoir reçu aucun abri ni aide humanitaire après avoir été expulsés. Nombre d’entre eux ont trouvé refuge dans des logements surpeuplés de proches ou dans des mosquées et des écoles.

Une femme de 54 ans a raconté la violence et le chaos qui ont suivi le démantèlement de son quartier par les soldats : « Ils criaient et jetaient tout sur leur passage… C’était comme dans un film : certains portaient des masques et étaient armés jusqu’aux dents. Un soldat a dit : “Vous n’avez plus de maison ici. Vous devez partir.” »

HRW a indiqué que les forces israéliennes continuaient de bloquer l’accès aux camps, tirant sur les personnes qui tentaient de rejoindre leurs foyers et empêchant la plupart d’entre elles de récupérer leurs affaires.

Six mois après les raids, les entrées restent scellées et de vastes zones ont été nivelées au bulldozer pour créer des passages militaires plus larges.

En vertu de la Quatrième Convention de Genève, les puissances occupantes ont l’interdiction formelle de déplacer des civils, sauf temporairement pour des raisons militaires impérieuses ou pour assurer leur sécurité, et doivent garantir leur retour une fois les hostilités terminées. HRW affirme qu’Israël n’a fourni aucune justification conforme à ces critères juridiques.

HRW soutient que les expulsions forcées, conjuguées à des destructions délibérées et au refus de retour, correspondent à la définition du nettoyage ethnique, terme désignant l’expulsion illégale d’un groupe ethnique de son territoire.

Le rapport situe également ces événements dans le cadre de la vaste campagne de répression menée par Israël en Cisjordanie depuis le 7 octobre 2023, et relève l’augmentation des détentions administratives, les démolitions de maisons, l’expansion des colonies et le meurtre de près de 1 000 Palestiniens par les forces israéliennes durant cette période.

Human Rights Watch exhorte la Cour pénale internationale et les instances judiciaires nationales relevant de la compétence universelle à enquêter sur les dirigeants politiques et militaires israéliens pour leur rôle dans les offensives. Parmi les personnes citées figurent le général de division Avi Bluth, les lieutenants généraux Herzi Halevi et Eyal Zamir, Bezalel Smotrich, le ministre de la Guerre Israel Katz et le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

L’organisation appelle également les gouvernements du monde entier à imposer des sanctions ciblées, à exécuter les mandats d’arrêt, à suspendre les transferts d’armes à Israël, à suspendre les accords commerciaux préférentiels et à interdire tout commerce lié aux colonies illégales.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV