Opération désescalade entre les Pays-Bas et la Chine. L’État européen renonce à sa prise de contrôle de la société Nexperia détenue par un actionnaire chinois, annonce le ministère néerlandais de l’Économie.
L’État néerlandais avait placé Nexperia sous tutelle le 30 septembre, affirmant que cette mesure était nécessaire pour empêcher l’ancien directeur général de l’entreprise de transférer ses activités en Chine. Pékin avait réagi en interrompant les exportations de produits finis de Nexperia le 4 octobre, une mesure qu’elle a depuis assouplie.
Basé aux Pays-Bas, mais détenu à majorité par le groupe chinois Wingtech, Nexperia a fait l’objet d’une surveillance accrue ces derniers mois dans un contexte de tensions entre Pékin et Washington sur le transfert de technologies sensibles vers la Chine.
Les Pays-Bas ont salué l’assouplissement par la Chine des restrictions à l’exportation, y voyant une « preuve de bonne volonté ». Ce différend inquiète les constructeurs automobiles européens, qui mettent en garde contre de graves perturbations de la chaîne d’approvisionnement en puces électroniques.
Le ministre néerlandais de l’Économie, Vincent Karremans, a présenté mercredi 19 novembre la décision du gouvernement comme un geste de bonne volonté, ajoutant que les négociations se poursuivraient. « Nous sommes satisfaits des mesures déjà prises par les autorités chinoises pour garantir l’approvisionnement en puces de l’Europe et du reste du monde », a-t-il déclaré.
« À la lumière des récents développements, j’estime que le moment est venu de franchir une étape constructive », a déclaré M. Karremans à La Haye, centre administratif des Pays-Bas.
Il a qualifié la décision de Pékin d’assouplir les restrictions à l’exportation de puces précédemment imposées de « preuve de bonne volonté » et a affirmé que les Pays-Bas « poursuivraient un dialogue constructif avec les autorités chinoises dans les prochains mois ».
Il a souligné qu’une direction intérimaire resterait en place et que l’ancienne direction chinoise ne serait pas réintégrée.
Cette annonce intervient alors qu’une délégation néerlandaise se trouve à Pékin pour poursuivre les discussions.
De son côté, la Chine a salué cette décision comme un « premier pas » vers un règlement complet du différend.
« La Chine salue l’initiative néerlandaise de suspendre l’injonction administrative, y voyant un premier pas dans la bonne direction pour résoudre ce problème », a déclaré un porte-parole du ministère chinois du Commerce dans un communiqué.
« Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour s’attaquer aux causes profondes des turbulences et du chaos qui règnent dans la chaîne d’approvisionnement mondiale des semi-conducteurs », précise le communiqué.
🇨🇳🇳🇱 L’industrie automobile européenne regarde avec inquiétude en direction des Pays-Bas. La décision du gouvernement néerlandais de prendre le contrôle de Nexperia une entreprise chinoise de semi-conducteurs, menace de mettre toutes les chaînes de production à l’arrêt. pic.twitter.com/d2aDmrbXhz
— Press TV Français (@fr_presstv) October 26, 2025
Quel est le différend concernant les puces Nexperia entre les Pays-Bas et la Chine ?
Le gouvernement néerlandais a pris le contrôle de Nexperia en septembre. Il a justifié cette décision par des problèmes de sécurité et de « graves lacunes en matière de gouvernance » de sa maison mère, Wingtech Technology. Nexperia a son siège social à Nimègue, aux Pays-Bas, tandis que Wingtech est basée à Jiaxing, dans la province chinoise du Zhejiang, et est détenue en partie par l’État chinois.
En réponse au rachat de Wingtech par les Pays-Bas, Pékin a imposé des restrictions à l’exportation sur les risques liés à Nexperia, ce qui a inquiété les constructeurs automobiles européens, qui ont mis en garde contre de graves perturbations de la chaîne d’approvisionnement.
La Chine a par la suite décidé d’assouplir ces restrictions, mais a insisté pour que le gouvernement néerlandais relâche son contrôle sur Nexperia avant la reprise complète des livraisons de puces.