Samedi, les États-Unis ont mené une opération meurtrière contre un bateau dans l’est du Pacifique, tuant trois individus, au moment même où leur porte-avions le plus avancé pénétrait dans les Caraïbes.
Le commandement sud des États-Unis (US Southern Command) a affirmé sur les réseaux sociaux que « le navire était impliqué dans le trafic de stupéfiants, circulait sur une route connue du narcotrafic et transportait des drogues ».
Cependant, le communiqué n’a pas précisé l’origine du navire ni l’organisation à laquelle il appartenait.
Cela survient alors que le président américain Donald Trump a laissé entendre qu’il pourrait envisager des discussions avec son homologue vénézuélien, Nicolas Maduro.
« Nous pourrions dialoguer avec Maduro, et nous verrons ce qu’il en résultera. Ils souhaitent engager le dialogue », a déclaré le président américain dimanche.
Sous l’ordre du secrétaire américain à la Guerre, Pete Hegseth, l’administration Trump a lancé des frappes contre des navires que l’armée américaine accuse de transporter de la drogue.
Les États-Unis prétendent que Maduro est lié au trafic de drogue, allégation que ce dernier a toujours niée.
Cette dernière attaque constitue la 21ᵉ opération connue menée par l’armée américaine contre des navires liés au trafic de drogue depuis début septembre, dans ce que Washington présente comme un effort légitime pour perturber le flux de stupéfiants vers les États-Unis. Selon le Pentagone, ces frappes ont causé plus de 80 morts.
Cependant, des membres du Congrès, des organisations de défense des droits humains et des alliés des États-Unis contestent la légalité de ces opérations.
L’administration Trump affirme pourtant détenir l’autorité légale nécessaire, s’appuyant sur un avis juridique du département de la Justice qui justifie ces frappes et garantit une immunité aux militaires impliqués. Néanmoins, elle n’a jamais expliqué publiquement pourquoi elle privilégie l’attaque des bateaux plutôt que leur interception et l’arrestation des personnes à bord.
La dernière frappe meurtrière est intervenue alors que la marine américaine annonçait, dimanche, l’arrivée de son porte-avions le plus avancé dans la mer des Caraïbes. Cette démonstration de force soulève des interrogations quant aux intentions de l’administration Trump en Amérique du Sud face à ce renforcement inédit de troupes et d’armements.
L’arrivée de l’USS Gerald R. Ford, accompagnée d’autres navires de guerre, marque le déploiement le plus important de puissance américaine dans la région depuis des générations.
La mission mobilise désormais près d’une douzaine de navires ainsi qu’environ 12 000 marins et fusiliers marins.
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À Trinité-et-Tobago, situé à seulement 11 km du Venezuela à son point le plus proche, des responsables gouvernementaux ont indiqué que des « exercices d’entraînement » avec l’armée américaine avaient commencé et se poursuivraient pendant une grande partie de la semaine.
Le gouvernement vénézuélien a qualifié ces exercices d’acte d’agression.