Mohammad Eslami, directeur de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), affirme que la troïka européenne, composée de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne, persiste dans son attitude intimidatrice envers l’Iran et est résolue à multiplier ses actions provocatrices contre le programme nucléaire civil de la République islamique d’Iran.
En marge de la conférence internationale « Le droit international, l’agression et la défense » tenue à Téhéran ce dimanche 16 novembre, M. Eslami a rappelé devant les journalistes que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), son directeur général Rafael Grossi, le Conseil des gouverneurs et le Conseil de sécurité de l’ONU n’avaient pas condamné les frappes américaines et israéliennes contre les installations nucléaires civiles iraniennes pendant la guerre en juin dernier.
M. Eslami a regretté que la troïka européenne ait persisté dans cette attitude menaçante envers l’Iran et ait inscrit des actions provocatrices à son programme.
Le 13 juin 2025, Israël a lancé une guerre non provoquée contre l’Iran, assassinant de nombreux hauts responsables militaires, des scientifiques nucléaires et des civils. Après plus d’une semaine, les États-Unis sont également entrés en guerre en bombardant trois sites nucléaires iraniens, en violation flagrante de la Charte des Nations unies, du droit international et du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
M. Eslami a par ailleurs réaffirmé que les activités nucléaires du pays sont transparentes, et que l’Iran s’est engagé à les poursuivre sur cette voie malgré les pressions constantes exercées par les États-Unis et les Européens.
Par la suite, il a insisté sur le fait que l’AIEA dispose d’un statut clair et que sa mission est de contribuer au développement de la technologie nucléaire pacifique.
Selon le président de l’Agence iranienne, Téhéran a coopéré pleinement avec l’agence depuis dix ans, alors que la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies a expiré le 18 octobre.
Le responsable iranien a indiqué que les installations atomiques iraniennes touchées étaient placées sous les garanties de l’AIEA au moment de l’attaque, détaillant que le matin même du jour de l’attaque, des inspecteurs de l’agence étaient censés se rendre sur l’un des sites le matin même.
« Mais lorsque ces installations pacifiques ont été attaquées, ni l’AIEA ni le Conseil de sécurité de l’ONU ne l’ont condamnée. En gardant le silence, ils ont non seulement permis que les frappes aient lieu, mais ils ont aussi porté atteinte à la crédibilité d’un organisme international. »
D’après le directeur de l’OIEA, les pays occidentaux abusent, malheureusement, du statut de l’AIEA et empêchent le bon déroulement de la procédure légale. L’AIEA avait demandé l’interdiction des attaques contre les installations placées sous sa supervision, mais les États-Unis ont refusé.
La précision des attaques contre une salle spécifique d’un site nucléaire iranien démontre que les informations confidentielles transmises à l’AIEA avaient été divulguées de manière abusive.
Il a ajouté que l’Iran a respecté ses obligations au titre de l’accord nucléaire de 2015, officiellement connu comme le Plan global d’action commun (PGAC), malgré le retrait des États-Unis de cet accord, et a rappelé que l’AIEA publiait des rapports trimestriels et semestriels attestant de ce respect.
Ces attaques démontrent que l’infrastructure nucléaire iranienne, y compris les sites de production d’isotopes médicaux, a été visée non pas par crainte d’un programme d’armement, mais pour entraver le progrès technologique.
L’objectif n’était pas de détruire des installations militaires ou une bombe ; il s’agissait de paralyser les capacités contribuant au développement du pays.
Condamnant l’hypocrisie des préoccupations quant au nucléaire iranien, il a conclu que les États-Unis et les États européens doivent mettre fin à la politique de deux poids, deux mesures qu’ils appliquent à l’Iran.