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Conflit dans l’Est de la RDC : Kinshasa et l'AFC/M23 signent une feuille de route décisive à Doha

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le négociateur en chef du Qatar, Mohammed al-Khulaifi (centre), Sumbu Sita Mambu (g), haut représentant du chef de l’État en République démocratique du Congo (RDC), et Benjamin Mbonimpa, secrétaire exécutif du groupe armé M23 à Doha, le 15 novembre 2025. ©AFP

Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, ont signé samedi à Doha, capitale qatarie, une feuille de route pour encadrer les prochaines négociations en vue d’un accord de paix global dans l’est du pays.

Ce document, intitulé « Cadre de Doha », a été signé lors d’une cérémonie en présence de représentants des deux parties, ainsi que de médiateurs qataris, américains et ceux issus de l'Union africaine.

Selon les informations recueillies, il ne s’agit pas encore d’un accord final, mais d’un texte définissant la méthodologie, les priorités et le calendrier des discussions à venir.

« Dans cet accord-cadre signé, il n’est assorti d’aucune clause contraignante. Il n’y aura ni modification de la situation sur le terrain ni aucune activité quelconque jusqu’à ce que les protocoles soient débattus, négociés et discutés l’un après l’autre jusqu’à la conclusion finale d’un accord de paix. Le chemin est encore long », a déclaré depuis Doha, Benjamin Mbonipa négociateur principal des groupes armés.

« Ceci fait suite à une Déclaration des principes signée le 19 juillet 2025, qui n’a pas encore été pleinement appliquée à ce jour. La réalité est que l’on est toujours dans la réaffirmation des principes, et non encore dans des négociations directes ni dans des concessions réciproques pour une paix durable », a précisé le député honoraire congolais et expert Juvenal Munubo. 

Le document comprend huit chapitres consacrés aux causes profondes du conflit, qui devront être négociés avant la conclusion d’un accord de paix formel.

Lire plus: Violences dans l'est de la RDC: l'UE dit examiner en urgence toutes les options

Le négociateur en chef qatari, Mohammed Al-Khulaifi, a qualifié la signature de « moment historique », affirmant que les médiateurs poursuivraient leurs efforts pour obtenir une désescalade réelle dans les provinces du Nord et Sud Kivu.

Depuis plusieurs mois, Doha, Washington et l’Union africaine tentent de favoriser un dialogue direct entre les belligérants, dans un contexte marqué par la prise des villes de Goma en janvier et de Bukavu en février par le M23.

Le Cadre de Doha prévoit que les deux parties réaffirment un cessez-le-feu permanent et confirment leur engagement à libérer les prisonniers, conformément aux engagements déjà pris en septembre et octobre 2025.

Dans les deux semaines suivant la signature, plusieurs protocoles devront être finalisés, notamment sur l’accès humanitaire, les arrangements sécuritaires, le désarmement-démobilisation-réinsertion (DDR), le retour des déplacés, la restauration de l’autorité de l’État, la relance économique et la justice transitionnelle.

Le texte insiste sur la nécessité de traiter les causes profondes des violences persistantes, dont la discrimination, la fragmentation communautaire et la gouvernance locale.

Il met également en avant l’unité nationale et la construction d’un cadre inclusif pour une paix durable.

Cette signature intervient alors que les combats se poursuivent dans l’est du pays, notamment dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu, et dans les hauts plateaux du Sud-Kivu.

Les deux camps s’accusent régulièrement de violer le cessez-le-feu conclu en juillet, malgré un front relativement stable depuis mars.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV