Un Rafale de la marine française a réussi un tir d'essai du missile nucléaire ASMPA rénové. Il s'agit d'une nouvelle étape dans la modernisation de son arsenal nucléaire.
La France a achevé le cycle de modernisation de ses missiles nucléaires avec la mise en service du missile ASMPA-R pour la force aéronavale nucléaire, a annoncé jeudi le ministère des Armées.
Désormais, l'arsenal nucléaire français dispose de missiles modernisés tant pour les sous-marins que pour les avions Rafale, aussi bien ceux de l’armée de l’air et de l’espace que ceux de la marine.
La ministre des Armées, Catherine Vautrin, a affirmé jeudi le tir d’essai réussi du missile ASMPA-R (air sol moyenne portée amélioré rénové), sans charge nucléaire, par un Rafale de la marine.
Selon un communiqué du ministère, la mise en service opérationnelle a été signée lundi par la ministre et ce tir « parachève la manœuvre de renouvellement des capacités de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française ».
La force aéronavale stratégique est composée d’appareils Rafale Marine pouvant porter le feu nucléaire depuis un porte-avions. L’autre composante aéroportée est assurée par les forces aériennes stratégiques de l’armée de l’air et de l’espace.
Fin octobre, le ministère avait annoncé la mise en service de la nouvelle version des missiles intercontinentaux (M51.3) déployés dans les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, la composante océanique.
À l’instar de toutes les puissances nucléaires qui améliorent leur armement, la France travaille déjà à la prochaine étape, le futur missile air-sol nucléaire de 4e génération, à l’horizon de 2035, et le missile balistique M51.4.
Le contexte nucléaire s’est considérablement durci ces derniers mois, avec les déclarations du président américain Donald Trump, qui a chargé fin octobre le Pentagone de commencer des essais nucléaires, sous prétexte de supposés tests russes et chinois.
Cependant, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré le 5 novembre que ni la Russie ni la Chine n’avaient repris leurs essais nucléaires. Moscou, a-t-il déclaré, attend « des éclaircissements de la partie américaine ».
Selon Peskov, Moscou et Pékin insistent pour que tous les pays respectent leurs engagements dans le cadre du traité d’interdiction complète des essais nucléaires.
Devant les sénateurs, le chef d’état-major des armées de la France, le général Fabien Mandon, a jugé la semaine dernière « l’atmosphère sur le nucléaire préoccupante », en pointant « un niveau de discours assez exceptionnel ».