Le président du Parlement iranien, Mohammad Baqer Qalibaf, a déclaré que les pays musulmans « doivent recourir à la force » contre le régime israélien et a averti que la diplomatie à elle seule ne suffirait pas à dissuader Israël de toute agression.
Ces propos ont été tenus lors d’une visite à Islamabad, où il a rencontré des universitaires et des personnalités politiques à l’ambassade d’Iran ce jeudi 6 novembre.
M. Qalibaf a débuté son discours en saluant le soutien public apporté par le Pakistan à l’Iran pendant les douze jours d’agression américano-israélienne en juin. Il a indiqué que le message de solidarité du Pakistan durant cette agression l’avait convaincu de faire du Pakistan sa première destination à l’étranger après la guerre.
« Les nations musulmanes doivent recourir à la force contre le régime sioniste ; notre force réside dans notre logique, mais en l’absence de compréhension, il faut faire preuve de force. Ce régime [Israël] ne comprend aucun autre langage », a-t-il affirmé.
Le 13 juin, Israël a lancé une agression non provoquée contre l’Iran, déclenchant une guerre de douze jours qui a fait au moins 1 064 morts dans le pays, parmi lesquels des commandants militaires, des scientifiques nucléaires et des civils. Les États-Unis sont également entrés en guerre en bombardant trois sites nucléaires iraniens, en violation flagrante du droit international.
Le 24 juin, grâce à ses opérations de représailles couronnées de succès contre le régime israélien et les États-Unis, l’Iran a réussi à imposer l’arrêt de l’agression illégale.
Détaillant la riposte légitime de la RII à l’agression israélo-américaine, M. Qalibaf a souligné que c’était l’intervention américaine qui avait « sauvé » Israël.
« Ce sont les États-Unis qui ont contrôlé et relancé le centre de commandement avec leurs conseillers et leurs commandants », a-t-il déclaré, faisant référence à la destruction massive de cibles israéliennes par des missiles iraniens tirés à quelque 2 000 kilomètres de distance.
Sans le soutien américain, le régime aurait subi une « lourde défaite en moins de sept jours », a-t-il ajouté.
Israël a échoué dans sa tentative d’effacer le nom de la Palestine, a-t-il déclaré, ajoutant : « Non seulement les pays musulmans, mais le monde entier se mobilise pour les droits des Palestiniens. »
Il a exhorté les pays musulmans à s’unir et à agir de concert. « En nous rapprochant les uns des autres, nous devons créer les conditions nécessaires à la destruction de ce régime », a-t-il affirmé.
« Avec le soutien des États-Unis, le régime sioniste cherche à frapper le monde musulman et bombarde actuellement le Liban, la Syrie et d’autres pays musulmans. S’ils déclarent la guerre à l’Iran, ils cherchent à empêcher ce pays de devenir indépendant et puissant ; ils veulent un Iran faible afin de le désintégrer. On observe la même situation en Syrie, en Libye et au Liban », a-t-il ajouté.
Plus loin dans son discours, le président du Parlement iranien a pointé du doigt les tentatives de Washington visant à normaliser les relations entre le régime israélien et certains pays de la région dans le cadre des accords dits d’Abraham. « Aucun pays musulman ne devrait se permettre d’établir des relations avec l’ennemi de l’islam et des musulmans », a-t-il insisté.
Il a fustigé les accords de « paix imposée », affirmant qu’ils divisaient le monde musulman entre deux camps : celui qui devrait être attaqué et celui qui doit accepter la normalisation. Il a déclaré que ces accords faisaient partie d’une stratégie plus vaste visant à affaiblir les États musulmans indépendants.
M. Qalibaf a réitéré son appel à l’unité du monde musulman. Il a déclaré que si un État musulman était attaqué par Israël, « tous les musulmans doivent s’y opposer ».
Le chef du pouvoir législatif a insisté sur la nécessité d’une coopération renforcée dans les domaines de la science, de la technologie et de l’éducation, ajoutant que les pays musulmans doivent être indépendants et performants dans de nombreux domaines, notamment les hautes technologies, afin de rattraper des siècles de retard.
À la tête d’une délégation parlementaire, M. Qalibaf s’est rendu à Islamabad mercredi matin à l’invitation de son homologue pakistanais, Ayaz Sadiq.
Le Premier ministre pakistanais appelle à l’unité musulmane et au renforcement des liens avec l’Iran
Dans le cadre de son programme à Islamabad, M. Qalibaf a également rencontré le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif vendredi.
Lors de cette rencontre, M. Sharif a réaffirmé l’engagement de son pays à renforcer la coopération avec l’Iran, soulignant le rôle important que jouent les deux nations dans la promotion de la paix mondiale et de l’unité musulmane.
Accueillant M. Qalibaf, le Premier ministre pakistanais a transmis ses « chaleureuses salutations et son respect » au Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, et au président Massoud Pezeshkian.
« Le Pakistan et l’Iran, deux pays musulmans frères, partagent un engagement ferme en faveur de la paix mondiale et de l’unité de l’Oumma musulmane », a-t-il déclaré.
Il a qualifié les relations entre les deux voisins d’« étroites et fraternelles », soulignant que les deux pays croient au règlement des différends internationaux « par des moyens pacifiques, le dialogue et la diplomatie ».
Le Premier ministre pakistanais a affirmé que l’Iran et le Pakistan « condamnent le terrorisme d’État » et se sont toujours soutenus mutuellement face aux « agressions unilatérales » contre leur souveraineté.
« Malheureusement, nos deux nations ont été victimes du terrorisme », a-t-il ajouté, insistant sur le fait que les deux pays sont unis dans leur quête de paix, de prospérité et d’une coopération régionale positive.
M. Sharif a souligné que l’Iran et le Pakistan sont déterminés « à œuvrer ensemble pour l’unité de l’Oumma islamique », exprimant la volonté du Pakistan de développer la coopération dans les domaines du commerce et du développement économique.
M. Qalibaf a remercié le Pakistan pour son « précieux et opportun soutien » à l’Iran durant l’agression israélienne, ajoutant que le peuple iranien « apprécie profondément la solidarité du Pakistan ».
Après la réunion, M. Qalibaf s’est envolé pour Karachi, centre économique du Pakistan.