L’association des Juristes pour le Respect du Droit International (JURDI) a poursuivi la société américaine Airbnb en France pour ses activités illégales, qualifiées de « crimes de guerre » dans les colonies israéliennes.
Jurdi, une association française à but non lucratif qui milite en faveur du droit international dans la guerre israélo-palestinienne, accuse Airbnb de soutenir les crimes de guerre en proposant à la location des biens immobiliers situés dans les territoires occupés de Cisjordanie. Elle demande au tribunal d’ordonner à l’entreprise de retirer les annonces concernant les colonies israéliennes.
« En proposant ces hébergements, Airbnb contribue à la normalisation et à la perpétuation du régime colonial, en fournissant des ressources financières aux colons et en légitimant leur présence », a déclaré JURDI dans sa plainte.
L’avocate Hélène Massin-Trachez, qui dirige l’affaire, a déclaré que la loi française interdit de proposer des contrats qui violent l’ordre public, arguant qu’Airbnb faisait exactement cela en promouvant des contrats de location illégaux auprès de clients basés en France.
🔴 COMMUNIQUÉ DE PRESSE 🔴
— Juristes pour le respect du droit international (@JURDIasso) November 6, 2025
JURDI saisit la justice française pour faire cesser la participation d’@Airbnb à des activités illégales, qualifiables de crimes de guerre, dans les colonies israéliennes.
Me @julienbayou et Me Massin-Trachez nous représentent dans cette procédure. pic.twitter.com/ugzlt6YNoN
Juridiquement, l’illégalité de ces colonies est confirmée, les transferts de populations israéliennes sont strictement interdits par le droit international humanitaire et constituent un crime de guerre.
Selon les avocats de l’association des JURDI, « l’action des JURDI est de tenir pour responsables les entreprises qui tirent profit et participent au maintien et au développement de ces activités illégales constitutives de crimes de guerre ».
Pour rappel, devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, avait dénoncé plusieurs entreprises qui « tirent profit de l’économie israélienne fondée sur l’occupation illégale ».
As @Airbnb & @bookingcom get sued everywhere for listing properties on stolen Palestinian land (see 👇), it’s time that WE THE PEOPLE stop using their services until they continue profiting from Apartheid.
— Francesca Albanese, UN Special Rapporteur oPt (@FranceskAlbs) November 6, 2025
Choose not to support to “Apartheid with one click” and let them know. pic.twitter.com/IsWC7Kqv2W
En 2020, le Conseil des droits de l’homme avait listé les entreprises impliquées dans les activités commerciales contribuant au crime de guerre par le peuplement illégal dans les territoires palestiniens.
L’action de l’association JURDI est de responsabiliser les entreprises face aux transgressions du droit international dans les territoires palestiniens occupés. C’est à la justice qu’il revient de contraindre Airbnb à supprimer les annonces en question de sa plateforme, afin d’arrêter les actions qui constituent plusieurs infractions.
Airbnb avait loué environ 350 logements dans les territoires palestiniens occupés en 2025. Elle avait fait une annonce succincte concernant son retrait de la Cisjordanie après la divulgation d’un rapport de l’organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch. Après l’annonce, elle est revenue sur sa décision. Depuis 2019, elle a indiqué reverser les profits de ces locations à des associations. « Ces locations ignorent l’illégalité de l’occupation de ces territoires par Israël et celle des colonies de peuplement », d’après les JURDI.
En juillet, la Cour internationale de Justice (CIJ) avait déclaré illégale l’occupation israélienne des territoires palestiniens et a demandé l’évacuation de toutes les colonies en Cisjordanie et à Qods-Est.