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Sécurité sociale : le déficit français explose en 2025, la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'entrée de la Cour des comptes, à Paris le 11 février 2014. ©SIPA

En France, la Cour des comptes a présenté un rapport ce lundi 3 novembre évoquant une « perte de contrôle » des finances sociales. La juridiction financière souligne que les dépenses annuelles de la Sécurité sociale, qui représente un quart du PIB sont alarmantes. La population vieillit et les dépenses de retraite et de santé explosent.

À l’Assemblée nationale, les députés bouclent les débats sur la partie recette du budget de l'État. Ils ont entamé ce mardi l’examen du budget de la Sécurité sociale, budget rejeté en commission vendredi dernier.

Dans un rapport, la Cour des comptes rappelle que les dépenses annuelles de la Sécurité sociale, qui représente un quart du PIB sont alarmantes.

Pierre Moscovici, premier président de la Cour, est justement très inquiet d'une situation financière dramatique. À l'équilibre en 2019, les comptes sociaux affichent un déficit de 23 milliards d'euros en augmentation de près de 8 milliards d'euros sur un an. Maladie, retraite, autonomie, à l'exception de la famille, toutes les branches de la Sécu sont déficitaires. La population vieillit, les dépenses de retraite et de santé explosent.

« Le redressement est important mais il est fragile voire hypothétique car il est exposé à de très fortes incertitudes », a-t-il insisté.

Cette dégradation, survenue sans crise économique majeure, traduit une « perte de contrôle de la trajectoire des finances sociales », avec des dépenses dynamiques (+3,7 % en 2025) dues au vieillissement de la population et à la progression des maladies, face à des recettes plombées par une croissance atone (0,7 % du PIB).

Selon le premier président qui quittera ses fonctions en janvier 2026 pour rejoindre la Cour des comptes européenne, les branches de la Sécu sont déficitaires, à l’exception de la famille : la maladie culmine à 17,2 milliards d’euros de trou (+3,4 milliards), la vieillesse à 5,8 milliards (+1,3 milliard). Les recettes stagnent à +2,4 %, affectées par le recul de l’emploi privé et une conjoncture morose, tandis que les cotisations des collectivités et les rabots sur les niches sociales peinent à compenser.

Les perspectives à l’horizon 2029 restent préoccupantes, avec une persistance des déficits qui conduirait à une dette sociale supplémentaire de 100 Md€.

Pour 2026, le PLFSS (le projet de loi de financement de la sécurité sociale) vise un déficit ramené à 17,5 milliards d’euros via un effort de 11,2 milliards avec le gel des prestations (2,5 milliards), le doublement des franchises médicales (2,3 milliards), des économies sur les produits de santé (2,3 milliards) et une plus grande maîtrise des dépenses hospitalières (6 milliards).

Les dépenses totales atteindraient 676,9 milliards (+1,6 %), contre +2,9 % tendanciel sans mesures. Mais la Cour juge ces prévisions « volontaristes », reposant sur une croissance optimiste et concentrées sur peu de leviers. La trajectoire pluriannuelle reste hypothétique : sans action, le déficit grimperait de 5,7 milliards supplémentaires en 2026, et le cumul des déficits dépasserait 100 milliards d’ici 2029, fragilisant la trésorerie de l’Acoss (Agence centrale des organismes de sécurité sociale). Rappelant l’équilibre de 2019, Moscovici plaide pour « une trajectoire crédible de retour à l’équilibre », préalable à une reprise de dette par la Cades.

Dans un contexte politique instable avec un PLFSS rejeté en commission le 31 octobre, la Sécu, pilier du modèle social français qui fête ses 80 ans, se trouve à un carrefour décisif. Les Sages de la rue Cambon appellent à un consensus sur les ressources dédiées, sous peine d’une spirale de dettes pesant sur les générations futures.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV