TV
Infos   /   A La Une   /   Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Soudan : les violences pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité (CPI)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (FSR) arrivent dans la ville de Tawila, dans la région du Darfour occidental du Soudan, le 28 octobre 2025. ©AFP

La Cour pénale internationale (CPI) a exprimé sa préoccupation face aux récents rapports faisant état de « massacres, viols et autres crimes » commis par les Forces de soutien rapide (FSR) à El-Fasher, au Soudan, avertissant que ces actes pourraient constituer des « crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ».

« De tels actes, s’ils sont avérés, pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité au regard du Statut de Rome », peut-on lire dans le communiqué du Bureau du procureur de la CPI, publié ce lundi 3 novembre.

Selon ce texte, ces atrocités s’inscrivent « dans un contexte plus large de violences qui ravage toute la région du Darfour depuis avril 2023 », date du début de la guerre sanglante entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide.

Dans son communiqué, le Bureau du procureur rappelle qu’en vertu de la résolution 1593 (2005) du Conseil de sécurité des Nations Unies, la Cour pénale internationale (CPI) dispose de la compétence nécessaire pour juger les crimes commis dans le conflit en cours au Darfour.

Dans la foulée, il a ajouté que le Bureau enquête actuellement sur les crimes qui ont été commis au Darfour depuis le déclenchement des hostilités en avril 2023.

D’après ce communiqué, le Bureau mène « un travail intensif », notamment par le biais de déploiements réguliers sur le terrain, d’un renforcement du dialogue avec les victimes et la société civile, ainsi que d’une coopération accrue avec les autorités nationales et les organisations internationales.

« Dans le cadre de cette enquête, le Bureau prend des mesures immédiates concernant les crimes à El-Fasher afin de préserver et de collecter les preuves pertinentes pour leur utilisation lors de futures poursuites », a ajouté le communiqué.

Toujours selon ce texte, la récente condamnation par les juges de la CPI du haut commandant des paramilitaires janjawids, Ali Mohammad Ali Abdelrahman, connu sous le nom de guerre d’Ali Kushayb), pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis au Darfour en 2004, constitue un avertissement à toutes les parties au conflit au Darfour ; ces crimes atroces ne resteront pas impunis.

Ali Kushayb est jugé pour 31 chefs d’accusation de crimes, notamment pour meurtre, viol, torture, pillage et traitements cruels. Selon le procureur de la Cour, l’accusé a activement participé à la commission des crimes, « avec enthousiasme ».

À noter que le 26 octobre, les FSR ont pris le contrôle de la ville d’El-Fasher et commis des massacres contre des civils, selon des organisations locales et internationales.

À la suite de ces atrocités, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a rapporté dimanche 2 novembre qu’au moins 970 civils soudanais ont été déplacés en une seule journée d’un village de la localité d’Umm Baru, dans le Nord-Darfour, en raison de la dégradation rapide de la situation sécuritaire.

L’OIM a également mis en garde contre de nouveaux déplacements, alors que l’insécurité persiste dans cette région située à 300 kilomètres au nord-ouest d’El-Fasher, capitale de l’État du Nord-Darfour.

L’Organisation internationale pour les migrations a indiqué qu’environ 70 000 personnes ont réussi à quitter El-Fasher, tout en ajoutant que des dizaines de milliers de personnes restent piégées dans la ville, où la situation est apocalyptique.

Depuis le 15 avril 2023, l’armée soudanaise et les FSR s’affrontent dans un conflit que les médiations régionales et internationales n’ont pas réussi à résoudre. Cette guerre a fait quelque 20 000 morts et provoqué le déplacement de plus de 15 millions de personnes à l’intérieur et hors du pays, selon les Nations unies et des sources locales.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV