TV
Infos   /   A La Une   /   Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Soudan: les FSR ont fait usage de gaz neurotoxique lors de l’attaque d’El Fasher (diplomate)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Cette image satellite prise le 26 octobre 2025 montre de la fumée qui s’échappe à proximité d’un point où des signes de massacres ont été repérés, dans le quartier de Daraja Oula, à El-Fasher, au Soudan (géolocalisation : 13.631629096548048, 25.325599230522496). © VandorTechnologies2025

L'ambassadeur du Soudan au Caire, Imad Al-Din Adawi, a révélé dimanche que les Forces de soutien rapide (FSR) ont utilisé des gaz neurotoxiques, interdits par le droit international, lors de leur offensive majeure contre la ville d'El Fasher. Cette attaque s'est accompagnée de bombardements intensifs, d'incursions blindées dans les quartiers et d'une coupure totale des communications.

Le gaz neurotoxique, arme chimique, perturbe le système nerveux, provoquant paralysie, convulsions et, sans traitement rapide, la mort. Inodore, incolore et mortel même à faible dose, son usage est strictement prohibé par la Convention sur l’interdiction des armes chimiques en raison de sa nature inhumaine et indiscriminée.

Retrait de l’armée pour protéger les civils

Adawi a déclaré que le commandement de l’armée soudanaise avait décidé de retirer ses forces d’El Fasher vers d’autres positions afin de protéger les civils piégés dans la ville, dans le but d’éviter de nouvelles pertes humaines et de préserver les biens privés et publics.

Selon lui, l’entrée des FSR dans la ville a déclenché une campagne longtemps annoncée par ses dirigeants : le ciblage systématique et le génocide des habitants d’El Fasher, notamment ceux issus de certaines tribus et communautés.

« Ce qui s’est passé et continue à se dérouler à El Fasher n’est pas un incident isolé, contrairement à ce que la milice tente de faire croire », a affirmé l'ambassadeur soudanais, soulignant que cette attaque s’inscrit dans une stratégie plus vaste déjà appliquée à Omdourman, dans les villages de l’État d’Al-Jazira, ainsi que dans les régions de Sennar, d’An-Nil al-Abyad et d’Al-Junaynah, ciblant particulièrement la population masalit.

A lire: Le ministre iranien des Affaires étrangères a condamné le massacre de civils dans la ville d’El-Fasher

Le gouvernement rejette les pourparlers de paix sans conditions 

L’ambassadeur a souligné que le gouvernement soudanais ne participerait à aucun accord de paix ni à aucun cessez-le-feu qui ne respecterait pas les conditions définies lors des pourparlers de Djeddah. Il a affirmé que la décision finale concernant tout règlement politique appartenait au peuple soudanais, qui continue de subir les répercussions du conflit.

Adawi a également décrit les FSR comme une milice fondée sur la suprématie ethnique et le racisme, soulignant qu’elles considèrent les autres citoyens soudanais comme inférieurs et les traitent avec une extrême brutalité.

Déplacements massifs et crise humanitaire

L’attaque contre El Fasher a provoqué d’importants déplacements de population vers la ville voisine de Tawilah, qui, selon Adawi, est une petite zone qui peine à répondre aux besoins humanitaires urgents des familles qui arrivent de la ville.

Il a soulevé des questions cruciales sur la situation : « Qui arme la milice et la fournit en argent et en matériel ? Qu’a fait le Conseil de sécurité pour mettre fin à ce génocide ? Comment peut-on mettre sur le même plan ceux qui défendent les civils et ceux qui les tuent ? »

Adawi a catégoriquement rejeté l’idée d’une proposition sérieuse de cessez-le-feu et a réaffirmé la position ferme du gouvernement soudanais : aucune négociation ne sera engagée avec « un groupe terroriste ».

Il a souligné l’engagement inébranlable de l’armée à remplir son devoir constitutionnel, affirmant que, face à l’inaction internationale, les Forces armées soudanaises continueront à protéger les civils et à restaurer la stabilité, comme en témoignent les opérations à Khartoum, Al-Jazira, Sennar et An-Nil al-Abyad.

Lire aussi: Soudan : les FSR prétendent avoir pris le contrôle d’el-Fasher, ce que l’armée ne confirme pas

À la fin du mois d’octobre, les FSR ont pris le contrôle d’El Fasher, capitale du Darfour-Nord. Depuis, ce groupe paramilitaire est accusé d’atrocités massives, incluant l’exécution de centaines de civils, le déplacement de milliers de personnes et le siège continu de plus de 177 000 habitants toujours pris au piège dans la ville.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV