Le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté en faveur de la proposition marocaine d'autonomie pour le Sahara occidental, la qualifiant de voie « la plus viable » pour résoudre ce conflit qui dure depuis des décennies. Cette décision a été accueillie avec enthousiasme à Rabat, tandis qu’elle a suscité de vives protestations en Algérie.
Le Sahara occidental, vaste territoire riche en ressources minières et autrefois colonisé par l'Espagne, est depuis longtemps au cœur d'un conflit entre le Maroc, qui contrôle la majeure partie de la région, et le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, qui revendique la pleine indépendance.
Dans ses résolutions précédentes, le Conseil de sécurité de l'ONU avait exhorté le Maroc, le Front Polisario, l'Algérie et la Mauritanie à reprendre les négociations en vue d'un règlement politique global.
Cependant, à la suite d'une initiative lancée par l'administration du président américain, Donald Trump, le Conseil de sécurité a modifié sa position pour soutenir explicitement la proposition d'autonomie de Rabat, présentée pour la première fois en 2007. Ce plan prévoit que le Sahara occidental exerce son autonomie sous la souveraineté du Maroc.
Adoptée par 11 voix contre 0, avec trois abstentions et le refus de l'Algérie de participer au vote, la résolution stipule que l'autonomie « pourrait servir de base aux futures négociations » pour mettre fin à ce conflit qui dure depuis un demi-siècle.
« Une véritable autonomie sous souveraineté marocaine pourrait constituer la solution la plus viable », précise le document.
Le roi Mohammed VI a salué cette décision comme « historique », déclarant que le Maroc ouvrait ainsi « un nouveau chapitre victorieux dans le processus de consécration de la marocanité du Sahara ».
Initiative menée par les États-Unis et réactions internationales
Cette résolution constitue la dernière étape du soutien de Washington à la revendication de souveraineté du Maroc. En 2020, lors de son premier mandat, Trump a officiellement reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental après que Rabat a accepté de normaliser ses relations avec Israël.
Depuis, plusieurs puissances européennes, dont l'Espagne, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, ont exprimé leur soutien à la position du Maroc sur ce territoire.
Critiques de l'Algérie et du Front Polisario
Si l'envoyé des Nations Unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, a salué l'engagement de Washington, il a néanmoins exprimé des inquiétudes quant au « manque de précisions » dans la proposition de Rabat.
L'ambassadeur d'Algérie auprès des Nations Unies, Amar Bendjama, a vivement critiqué la résolution, affirmant qu'elle « ne reflète ni fidèlement ni suffisamment la doctrine des Nations Unies en matière de décolonisation ».
Cette mesure, a-t-il expliqué, « ne répondait pas aux attentes et aux aspirations légitimes du peuple du Sahara occidental, représenté par le Front Polisario, qui lutte depuis plus de 50 ans pour avoir, en tant que seule partie, son mot à dire sur son propre destin ».
La résolution appelle le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, et son envoyé, Staffan de Mistura, à faciliter la reprise des négociations sur la base du plan marocain, en vue de parvenir à un « accord mutuellement acceptable » entre les parties. Elle prolonge également d'un an le mandat de la mission de « maintien de la paix des Nations Unies au Sahara occidental ».