TV
Infos   /   A La Une   /   Iran   /   Amériques   /   L’INFO EN CONTINU

Le ministère iranien des A.E. a dénoncé les provocations militaires américaines autour du Venezuela comme une menace pour la paix

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a dénoncé les provocations militaires américaines autour du Venezuela comme une menace pour la paix et la sécurité dans les Caraïbes et en Amérique latine.

S’exprimant lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Téhéran mardi 28 octobre, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a condamné les provocations et des menaces des États-Unis contre le Venezuela, y voyant la manifestation d’une « approche unilatérale » par Washington sur la scène internationale.

« Les règles les plus fondamentales du droit international interdisent le recours à la force et exigent le respect de la souveraineté des États », a-t-il déclaré.

Cette mise en garde fait suite à une escalade notable de l’approche belliqueuse des États-Unis envers le Venezuela, qui a notamment consisté à déployer des navires de guerre et des avions militaires à proximité du pays.

Dimanche, l’USS Gravely, un destroyer lance-missiles transportant des Marines, est arrivé à Trinidad, située à 11 kilomètres (six milles nautiques) au nord-est des côtes du Venezuela, avant des exercices militaires conjoints menés par Trinité-et-Tobago en collaboration avec le Commandement Sud des États-Unis et la CIA.

Depuis le mois de septembre, les États-Unis ont mené dix frappes contre des navires vénézuéliens, prétextant leur implication présumée dans le trafic de drogue dans les Caraïbes. Ces opérations, qui ont mobilisé des navires de guerre, des drones et des avions de combat, pourraient prochainement être renforcées par l’arrivée du porte-avions USS Gerald R. Ford.

Le Venezuela a dénoncé ces actes comme « incendiaires » et les a qualifiés de « prélude à de nouvelles tentatives américaines » de renverser le gouvernement démocratiquement élu du président Nicolas Maduro.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié les provocations militaires américaines autour du Venezuela de « violation du droit international », rejetant le prétexte de la soi-disant lutte antidrogue. « Nous considérons ces déploiements militaires comme dangereux pour la paix et la sécurité régionales », a déclaré M. Baghaï.

« L’Iran ne fait pas confiance à Israël et reste pleinement prêt à agir »

Baghaï a commenté des informations selon lesquelles le régime israélien a envoyé à l’Iran des messages via la Russie pour proposer une désescalade.

« C’est la Russie qui a soulevé cette question », a-t-il déclaré et a ajouté : « Notre expérience nous a appris que nous devons toujours rester prêts. Nos forces, grâce à leur vaste expérience, sont pleinement prêtes à agir. »

Il a souligné que « ce régime et ses promesses ne sont pas dignes de confiance », précisant que la priorité de Téhéran demeurait le renforcement de ses capacités nationales dans tous les domaines.

Le soutien continu de l’Iran à l’intégrité territoriale de la Chine

Dans une autre partie de ses propos, Baghaï a réitéré le soutien de la République islamique d’Iran à l’intégrité territoriale de la Chine, conformément à une résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies en 1971.

« Respecter l’unité de la Chine dans le cadre de cette résolution est un principe fondamental pour nous », a-t-il déclaré, répondant aux tentatives occidentales de remettre en cause la souveraineté chinoise sur Taïwan, Hong Kong et en mer de Chine méridionale.

« Aucune preuve d’ingérence iranienne en Australie »

Baghaï a évoqué les allégations de l’Australie et du régime israélien concernant une « implication de l’Iran » dans l’instigation de certains incidents en Australie, affirmant que ces allégations n’étaient étayées par aucune preuve.

« Le régime sioniste a fabriqué ces allégations pour nuire aux relations irano-australiennes », a-t-il déclaré. Il a ajouté : « Cette allégation a été fabriquée de toutes pièces par le Mossad [l’agence d’espionnage israélienne] et, malheureusement, les autorités australiennes l’ont également publiée ».

Quant aux relations entre l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Baghahï a déclaré que la coopération entre les deux parties était régie par une loi adoptée par le Parlement iranien.

« L’Iran reste membre du Traité de non-prolifération [nucléaire] et nous menons nos interactions conformément au droit parlementaire », a-t-il noté.

La loi adoptée à l’unanimité par le Parlement iranien exige la suspension de toute coopération avec l’organisme onusien à la suite d’une guerre israélo-américaine illégale et non provoquée sur le sol iranien en juin dernier, l’alliance israélo-américaine ayant utilisé une résolution antérieure du Conseil des gouverneurs de l’AIEA comme prétexte.

La loi a conditionné la reprise de la coopération avec l’AIEA à la garantie de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires et des scientifiques du pays. Elle a également exigé le respect du droit de l’Iran à mener des activités d’enrichissement de l’uranium pour des affinités pacifiques sur son territoire. « L’AIEA n’a pas encore répondu positivement à ces exigences fondamentales », a noté Baghaï.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a condamné la violation répétée par Israël des accords de cessez-le-feu à Gaza et au Liban, soulignant que cette situation alourdit la responsabilité des garants de ces accords de trêve.

L’Iran demande la libération définitive de Mahdieh Esfandiari

Baghaï a par ailleurs évoqué le cas de Mahdieh Esfandiari, une universitaire iranienne de 39 ans résidant à Lyon, arrêtée par les autorités françaises pour ses activités sur une chaîne Telegram pro-palestinienne. Il a annoncé qu’elle serait transférée de la prison vers un logement sous surveillance en attendant le verdict de son procès.

Il a déclaré que la République islamique d’Iran cherchait à finaliser un récent verdict rendu en France accordant la libération conditionnelle à Mahdieh Esfandiari.

« Nous suivons le processus judiciaire dont les prochaines audiences sont prévues en décembre et en janvier, et espérons qu’il aboutira à sa libération définitive », a déclaré Baghaï, qualifiant cette arrestation de « détention arbitraire sans fondement légitime ».

Baghaï a réitéré le soutien total de Téhéran à l’universitaire iranienne tout en exprimant l’appréciation de l’Iran pour la décision du tribunal français. Il a également mentionné qu’un tribunal iranien avait statué sur la situation de deux ressortissants français détenus en Iran, sans fournir de détails sur cette affaire.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV