Des responsables militaires britanniques plaident pour l’ouverture d’un dialogue stratégique avec l’Allemagne autour d’un éventuel pacte nucléaire, par crainte d’un retrait progressif des États-Unis de la défense européenne et de l’incertitude croissante autour de la fiabilité du parapluie nucléaire américain. Inspirée de l’exemple du dialogue déjà entamé entre Berlin et Paris sur la dissuasion française, cette idée divise : certains y voient un moyen d’assurer la sécurité européenne, d’autres redoutent les risques liés au partage du pouvoir nucléaire.
Selon le rapport publié samedi 25 octobre par le quotidien britannique The Telegraph, plusieurs responsables militaires de haut rang, dont un ancien chef d’état-major de la défense et un ex-secrétaire général de l’OTAN, appellent à examiner la possibilité d’une coopération nucléaire entre Londres et Berlin. Ils estiment qu’un tel partenariat permettrait de consolider la sécurité du continent si Washington décidait de se désengager davantage, notamment dans un contexte où les priorités américaines se tournent vers la Chine.
Le chancelier allemand Friedrich Merz aurait laissé entendre qu’il serait disposé à examiner un tel partenariat avec le Premier ministre britannique Keir Starmer. Pour l’instant, aucun échange formel n’a eu lieu, mais plusieurs voix militaires britanniques soutiennent cette idée, la jugeant à la fois légitime et nécessaire depuis longtemps.
Cependant, certains experts militaires mettent en garde contre les défis d’une telle coopération. Selon certains officiers supérieurs, une telle entente pourrait vite devenir ingérable. La question du commandement ultime reste au cœur des inquiétudes : qui, en cas de crise, détiendrait le pouvoir d’autoriser une frappe ? Certains officiers rappellent également la brutalité d’une escalade nucléaire : entre le premier tir et la destruction quasi totale de l’humanité, il ne s’écoulerait guère plus d’une heure et demie — un laps de temps encore réduit par l’arrivée des missiles hypersoniques.