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Aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle: manifestation contre les livraisons d’armes et de composants à usage militaire à Israël

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les manifestants pro‑palestiniens expriment leur opposition à la livraison d'armes par la France à Israël, à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle à Paris, le 25 octobre 2025. (Photo via X)

À Paris, une manifestation s’est tenue à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle contre les exportations françaises d’armement et de composants à usage militaire à destination d’Israël.

Organisée à l’appel de syndicats et d’associations, ce samedi 25 octobre, la manifestation visait à alerter sur le rôle logistique que joue la France dans l’approvisionnement de l’armée israélienne, notamment via son principal aéroport international.

Par voie de communiqués, les organisateurs — dont la CGT 93, la CGT Roissy, FO, Solidaires, SUD Aérien et la Ligue des droits de l’Homme — ont dénoncé le transit par Roissy de matériel militaire ou de composants dits à double usage (BDU), c’est-à-dire du matériel pouvant servir à la fois pour un usage civil et militaire.

Les manifestants ont exigé l’arrêt immédiat de toutes les exportations françaises pouvant contribuer aux offensives militaires israéliennes, y compris celles qui ne relèvent pas juridiquement du matériel militaire au sens strict. 

Cette mobilisation intervient après que le site web d'investigation français Disclose a révélé qu’un lot d’alternateurs électromécaniques fabriqués par la société française Sermat devait être livré lundi 20 octobre à l’entreprise israélienne Elbit Systems. Ces pièces sont destinées à des drones Hermes 900, massivement utilisés par l’armée israélienne dans la bande de Gaza.

Depuis deux ans, le constructeur français a livré, selon Disclose, 29 alternateurs et 171 actionneurs à ce même client, pour un montant supérieur à 840 000 euros.

Selon le site français, les moteurs électriques conçus par la société Sermat, bien qu’utilisés dans des systèmes d’armes, ne sont pas classés par les autorités françaises comme matériel militaire ni comme bien à double usage (BDU). En clair, l’industriel français n’a pas eu besoin de demander d’autorisation pour exporter ces équipements en Israël.

Ce régime dérogatoire, en vigueur depuis 2012, est désormais au cœur des critiques.

Les manifestants ont aussi rappelé que plusieurs pays européens — Espagne, Pays-Bas, Belgique, Italie — ont suspendu leurs exportations militaires vers Israël depuis l’intensification de la guerre à Gaza. La France, elle, a continué d’autoriser des ventes d’armement (pour un montant de 27,1 millions d’euros en 2024) ainsi que des biens à double usage pour un total de 74 millions d’euros.

Depuis janvier 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) a alerté sur un génocide perpétré par Israël à Gaza. En France, l’association JURDI (Observations de l'Association des juristes pour le respect du droit international) a saisi le Conseil d’État et déposé un recours indemnitaire, accusant le gouvernement de manquement à ses obligations internationales en n’ayant pas suspendu les transferts de matériel militaire ou assimilé.

La manifestation de Roissy s’inscrit dans une stratégie de pression grandissante mêlant recours juridiques, mobilisations syndicales et appels d’ONG, sur fond de contradictions apparentes entre la diplomatie française — qui a reconnu l’État palestinien dans le cadre d’une initiative conjointe avec l’Arabie saoudite — et la continuité des exportations d’équipements utilisés dans les bombardements à Gaza.

Un cessez-le-feu négocié par le président américain Donald Trump a été établi, le 10 octobre, entre le mouvement de résistance palestinien Hamas et le régime israélien, en vue de mettre fin à deux années de guerre génocidaire du régime d'occupation dans la bande de Gaza. 

Cependant, depuis son entré en vigueur, le cessez-le-feu a été violé, à plus de 47 fois, par les frappes incessantes du régime de Tel-Aviv. 

Depuis le 7 octobre 2023, date à laquelle le régime israélien a déclenché sa guerre génocidaire contre la bande côtière, près de  68 000 Palestinien, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été tués, selon un bilan officiel. 

Israël est par ailleurs visé par une procédure en cours devant la Cour internationale de justice (CIJ), où plusieurs États accusent Tel-Aviv de violations graves du droit international et de crimes de génocide. 

De plus, la CIJ a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Guerre, Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment pour l’usage de la famine de masse comme arme de guerre.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV