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France: le gouvernement acte la suspension de la réforme des retraites dans le budget de la Sécurité sociale

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (4e à droite) s'exprime face aux membres du gouvernement à Paris, le 13 octobre 2025. ©AFP

Le gouvernement français a acté en conseil des ministres, jeudi 23 octobre, la suspension de la réforme des retraites dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour l’année 2026.

Lors d’un Conseil des ministres présidé, en visioconférence, par le président français Emmanuel Macron depuis Bruxelles, le recours à une « lettre rectificative » au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 a été « acté », a indiqué jeudi Matignon dans un communiqué.

Le document vise à geler « jusqu’à l’élection présidentielle », l’application de la réforme des retraites lancée en 2023 sous la direction d’Élisabeth Borne, alors Première ministre. Cette réforme relevait notamment de trois mois chaque année l’âge légal de départ à la retraite pour atteindre 64 ans en 2030.

Selon le document dévoilé mercredi soir par Les Échos, pour compenser le coût pour la Sécurité sociale que ce gel va entraîner dans les deux années à venir, le gouvernement envisage d’accentuer la pression sur les mutuelles et les retraités. L’exécutif met notamment à contribution les complémentaires santé et les retraités pour financer cette mesure. Et cela n'est pas allé non sans provoquer de vives critiques des syndicats et des oppositions.

« Il n’est pas possible que la désindexation des pensions prévoie quasiment deux années blanches pour les retraités en 2026 et 2027. Les plus modestes ne peuvent supporter une telle mesure », a réagi auprès de l’Agence France-Presse, Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint de la CFDT. 

À gauche, La France insoumise (LFI) a dénoncé « un jeu de dupes ». « Les retraités partiront trois mois avant mais avec une retraite plus faible », a relevé le président de la commission des finances, Eric Coquerel. LFI a rapidement reporté les torts sur les socialistes qui ont décidé de ne pas censurer, dans l’immédiat, le gouvernement de Sébastien Lecornu notamment contre la promesse d’une suspension de la réforme Borne. « Bravo le PS ! », a ironisé sur X le coordinateur du mouvement, Manuel Bompard.

Cette mesure devrait avoir un coût pour les finances publiques : 100 millions d’euros seulement en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027, d’après la lettre rectificative. Ainsi, en contrepartie, l’exécutif entend faire passer de 2,05 % à 2,25 % le taux de la « contribution » sur les complémentaires santé pour rapporter 1 milliard d’euros.

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Le Rassemblement national (RN), également favorable à la suspension, a lui aussi dénoncé le financement de la mesure. « Ils tapent toujours sur les mêmes. Et en l’occurrence, évidemment, les retraités sont assez lourdement frappés par ce budget », a dénoncé, de l’Assemblée nationale, la présidente des députés RN, Marine Le Pen. 

Pour rappel, le projet de Sébastien Lecornu décale dans le temps l’application de la réforme Borne de 2023. Il suspend jusqu’en janvier 2028 la marche en avant vers les 64 ans, tout comme le relèvement du nombre de trimestres à cotiser pour partir à taux plein. Cette suspension coûtera 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027, selon la lettre rectificative dévoilée mercredi par le quotidien économique Les Échos

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SOURCE: FRENCH PRESS TV