Dans une intervention au Conseil de sécurité de l’ONU, l’ambassadeur et représentant permanent de l’Iran, Amir Saïd Iravani, a rejeté catégoriquement les accusations d’ingérence « sans fondement » formulées par Washington.
L'Iran a en effet répondu aux allégations avancées, jeudi 23 octobre, par l’envoyé américain Michael Waltz, accusant l’Iran d’ingérence dans les affaires des pays de la région.
Le haut diplomate iranien a réitéré que la politique étrangère de l’Iran est entièrement respectueuse envers la Charte des Nations Unies, et qu’elle est fondée sur le bon voisinage, le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des autres pays et la non-ingérence dans leurs affaires.
Par contre, le responsable iranien a évoqué et dénoncé la présence militaire illégale et les actions déstabilisatrices des États-Unis qui attisent les conflits et l’instabilité en Asie de l’Ouest.
M. Iravani a précisé que le faux récit de soi-disant « mandataires de l’Iran » a été forgé pour détourner l’attention mondiale de la véritable source de l’instabilité régionale, à savoir les États-Unis et leur soutien inconditionnel au régime israélien.
L’ambassadeur d’Iran auprès de l’ONU a ainsi parlé des entraves mises à plusieurs reprises par l'administration américaine aux décisions prises par le Conseil de sécurité contre Israël, ce qui a fait de Washington un véritable complice des crimes commis par ce régime à Gaza et ailleurs dans la région.
Sur la question israélienne, Iravani a présenté Israël comme une menace sérieuse pour la paix régionale et internationale, rappelant la perte de plus de 68 000 Palestiniens et des milliers d’autres portés disparus dans la bande de Gaza à la suite de « guerre d’anéantissement » menée par le régime sioniste.
Il a condamné les bombardements systématiques menés par des forces d’occupation israéliennes qui ont détruit les infrastructures de Gaza, y compris les hôpitaux et les écoles, laissant derrière eux un paysage de dévastation.
« Ces atrocités notamment l’utilisation de la famine comme arme de guerre et l’imposition d’un blocus illégal constituent des violations flagrantes du droit international humanitaire. »
Le haut diplomate iranien a ensuite évoqué un récent avis consultatif de la Cour internationale de justice, qui a condamné Israël pour entrave à l’aide humanitaire et attaques contre des agences de l’ONU, entraînant la mort de nombreux membres du personnel de cette organisation.
Mercredi, la CIJ a ordonné à Israël d’autoriser l’acheminement de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza assiégée, soulignant ainsi l’obligation légale de ce régime, en tant que puissance occupante, de garantir aux Palestiniens l’accès aux biens essentiels à leur survie.
Iravani a déclaré qu’Israël menait des actions agressives dans toute la région, notamment des frappes aériennes en Syrie, des escalades militaires contre le Liban et l’occupation du plateau du Golan.
Il a rappelé que l’agression israélienne s’étendait également à l’Iran, faisant allusion à la guerre de 12 jours imposée à l’Iran par Israël au mois de juin, qui a coûté la vie à des commandants militaires, des scientifiques nucléaires et des civils ordinaires.
L’ambassadeur et représentant permanent de l’Iran a exhorté le Conseil de sécurité à prendre des mesures décisives, critiquant son inaction qu'il considère comme une forme de complicité avec Israël.
« Malgré de graves violations, ce conseil reste silencieux et paralysé », a-t-il dénoncé, déplorant que les États-Unis fassent souvent obstruction aux mesures collectives contre Israël.
Par ailleurs, l’ambassadeur a réaffirmé le soutien de l’Iran à tous les efforts crédibles visant à mettre fin à la guerre à Gaza, à obtenir un cessez-le-feu permanent et à améliorer l’accès à l’aide humanitaire, tout en rétablissant les droits du peuple palestinien.
Iravani a appelé à ce que les crimes de guerre commis pendant la guerre soient traduits en justice, soulignant qu'une véritable justice nécessite la poursuite des responsables de tels actes.
Il a également réitéré la position de l’Iran selon laquelle une résolution juste à la crise actuelle réside dans la reconnaissance des droits des Palestiniens, y compris leur droit à un État indépendant avec la ville de Qods pour capitale.
Iravani a fermement rejeté les allégations formulées par le représentant américain et a réaffirmé l’engagement de l’Iran à respecter le droit international et la souveraineté de ses voisins.
« L’Iran a constamment montré sa volonté d’engager des dialogues justes et sincères », a-t-il conclu, appelant à la fin des discours qui détournent l’attention des véritables sources de l’instabilité régionale.