La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël d'autoriser l'acheminement de l'aide humanitaire vers la bande de Gaza assiégée, soulignant ainsi l'obligation légale de ce régime, en tant que puissance occupante, de garantir aux Palestiniens l'accès aux biens essentiels à leur survie.
Dans un arrêt rendu mercredi 23 octobre, la CIJ a déclaré qu’Israël « est tenu d’assurer les besoins fondamentaux de la population locale, y compris les fournitures essentielles à sa survie ».
La Cour a ajouté qu'Israël a « également l'obligation de ne pas entraver l'acheminement de ces fournitures ».
Le président de la Cour internationale de Justice, Yuji Iwasawa, a souligné qu'Israël devait « accepter et faciliter les programmes d'aide fournis par les Nations unies et ses entités », notamment l'UNRWA, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens.
Pour rappel, Israël a interdit à l'UNRWA d'opérer dans les territoires palestiniens occupés après avoir accusé certains de ses employés d’être impliqués dans l'opération Tempête d'al-Aqsa du Hamas, menée en octobre 2023.
Dans ses conclusions, la CIJ a estimé qu'Israël n'avait pas réussi à apporter la preuve que l'agence onusienne collaborait avec le mouvement de résistance palestinien Hamas, contrairement aux accusations formulées par ce régime.
« La CIJ estime qu'Israël n'a pas fourni aucune preuve pour étayer ses allégations selon lesquelles une partie importante des employés de l'UNRWA seraient membres du Hamas », a déclaré Iwasawa.
Parallèlement, le directeur général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a salué la décision de la CIJ, affirmant qu'Israël doit faciliter la distribution de l'aide humanitaire par l'agence à Gaza.
« Je salue la décision sans ambiguïté rendue aujourd'hui par la Cour internationale de Justice, déclarant qu'Israël a l'obligation d'accepter et de faciliter les programmes d'aide fournis par les Nations unies et ses entités, en particulier l'UNRWA », a-t-il écrit sur X.
Pour Lazzarini, les allégations israéliennes selon lesquelles l'UNRWA est infiltrée par le Hamas n'ont pas été étayées tout comme celles qui accusent l'UNRWA de ne pas être une organisation impartiale.
Le responsable de l'ONU a précisé que l'organisation humanitaire disposait « d'importantes quantités de nourriture et d'autres fournitures vitales en attente en Égypte et en Jordanie », et qu'elle possédait « les ressources et l'expertise nécessaires pour intensifier immédiatement la réponse humanitaire à Gaza et alléger les souffrances de la population civile ».
Israël ne doit pas utiliser la famine comme méthode de guerre, selon la CIJ
Le président de la Cour internationale de Justice, Yuji Iwasawa a également rappelé qu'Israël ne pouvait pas utiliser la famine comme méthode de guerre.
« La Cour rappelle l'obligation d'Israël de ne pas utiliser la famine comme méthode de guerre envers la population civile à Gaza », a-t-il affirmé.
Cette décision importante de la CIJ intervient alors que les organisations humanitaires s'efforcent d'intensifier l'aide humanitaire indispensable à Gaza, profitant du fragile cessez-le-feu conclu plus tôt ce mois-ci.
Le Hamas regrette qu'Israël ne respecte pas les termes de l'accord de cessez-le-feu, en refusant de rouvrir le poste-frontière crucial de Rafah avec l'Égypte.
L'année dernière, le même tribunal avait jugé illégale l'occupation des terres palestiniennes par le régime israélien, déclarant que toutes les colonies de peuplement doivent être démantelées.