Le vol spectaculaire de joyaux exposés au Louvre, dimanche, fait réagir des personnalités politiques de tous bords en France; le sujet vire désormais au scandale politique.
Le vol de huit joyaux de la couronne impériale, perpétré en seulement sept minutes dans la galerie d’Apollon, maintient le Louvre sous haute pression. Le musée fait face à une vague de critiques, tandis que l’enquête progresse et que les débats politiques s’enflamment.
Les syndicats, notamment la CGT Culture, dénoncent des failles béantes dans la sécurité du Louvre. Un pré-rapport de la Cour des comptes révèle qu’un tiers des salles, dont celles des ailes Sully et Richelieu, manquent de vidéosurveillance.
Les agents, en sous-effectif chronique, avaient alerté dès juin sur la dégradation des conditions de travail, par le biais d’une grève pour protester contre la surfréquentation.
🎥 🇫🇷 La vidéo montre le moment où les voleurs ont dérobé des bijoux inestimables au Louvre appartenant à Napoléon pic.twitter.com/8BJzGpX6eP
— Press TV Français (@fr_presstv) October 20, 2025
Lors d’une réunion le 20 octobre, le personnel a réclamé des garanties pour reprendre le travail, suggérant même la présence de policiers en civil dans les salles. La direction, sous la houlette de Laurence des Cars, est accusée de négligence, malgré son appel à l’unité.
Le cambriolage a viré au scandale politique. Marion Maréchal, eurodéputée RN, exige la démission de la directrice du musée et de la responsable de la sécurité, dénonçant une « humiliation nationale ».
Ian Brossat, sénateur PCF, met en cause, sur BFM TV, la responsabilité de la ministre Rachida Dati : « C’était déjà une hérésie de nommer Mme Dati alors qu’elle est poursuivie pour corruption. C’est une hérésie au carré de la garder ministre alors que le Louvre, qui est sous sa tutelle, a été cambriolé malgré toutes les alertes. »
Gérald Darmanin, ministre de la Justice, admet un « échec » et une « image déplorable ». En réponse, Dati défend l’opérationnalité des dispositifs de sécurité et fustige quarante ans d’abandon qui ont conduit à ce braquage, lequel n’est pas vraiment une surprise.
🎥 🇫🇷 Premières images de voleurs à l'intérieur du Louvre
— Press TV Français (@fr_presstv) October 19, 2025
On les voit piller effrontément les bijoux de Napoléon devant les visiteurs.
La police recherche « trois ou quatre » coupables. pic.twitter.com/YbtnGELGcv
L’enquête, menée par la Brigade de répression du banditisme (BRB) et l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), progresse avec la découverte d’un casque, d’un gant et de clés dans la nacelle volée. Les cambrioleurs, toujours en fuite, auraient utilisé une disqueuse pour fracturer vitrines et fenêtres.
Une inspection administrative, ordonnée par Rachida Dati, vise à clarifier le déroulé du casse, tandis que Laurent Nuñez a annoncé un renforcement de la sécurité des musées. Quelques heures après le vol du Louvre, un autre cambriolage a eu lieu au musée de Langres, en Haute-Marne, témoignant là encore de l’état déplorable du patrimoine français et de l’absence de protection dont il souffre.