En France, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy a été incarcéré vers 9h40 à la prison de la Santé de Paris, ce mardi matin 21 octobre, après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans l'affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Son avocat a déposé une demande de mise en liberté.
Au moment où il quittait son domicile, Nicolas Sarkozy a publié un message sur X. « Ce n'est pas un ancien président que l'on enferme, c'est un innocent », écrit-il, dénonçant un « scandale judiciaire ».
Une cinquantaine de personnes s'étaient rassemblées devant l'entrée de l'établissement où Nicolas Sarkozy doit passer sa première nuit ce soir.
L'ancien président a déposé une demande de mise en liberté, par l'intermédiaire de ses avocats, immédiatement après son incarcération mardi, a annoncé à la presse son avocat Me Christophe Ingrain. La justice aura deux mois pour trancher, même si le délai devrait être plus court.
« Oh bienvenue Sarkozy ! » « Y a Sarkozy ! », ont crié des détenus depuis les cellules au moment où l’ancien président de la République est arrivé à la prison de la Santé, selon des journalistes de l’AFP.
Le 25 septembre, un tribunal de Paris a condamné Sarkozy, 70 ans, à cinq ans de prison pour un complot visant à obtenir des fonds secrets de campagne de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi en 2005. Selon le tribunal, il aurait proposé de contribuer à restaurer la position de la Libye sur la scène internationale en échange de ces sommes. Le président du tribunal a ordonné l’incarcération de l’ex-président, invoquant la « gravité exceptionnelle » du délit, malgré l’appel interjeté.
Président de la République française de 2007 à 2012, Sarkozy est devenu le premier ancien chef d'État à être incarcéré.
Nicolas Sarkozy a été impliqué dans cinq procès, notamment sa condamnation en première instance et en appel dans l’affaire Bygmalion, relative au financement de sa campagne de 2012, pour laquelle il a formé un pourvoi en cassation, ainsi que dans l’affaire Bismuth.
Sarkozy a joué un rôle majeur dans l'intervention de l'OTAN, qui a conduit au renversement de Kadhafi et à son assassinat par des groupes armés antigouvernementaux en octobre 2011.
Depuis, l'ex-président a été condamné dans deux affaires distinctes de corruption, de trafic d'influence et de financement illégal de campagne, qui ont toutes deux donné lieu à une assignation à résidence.