Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a souligné que l'Iran n’est engagé qu’envers « l'État de droit, et non la coercition », en commentant l'expiration légale prévue de toutes les restrictions nucléaires imposées à la République islamique.
Le premier diplomate iranien a exprimé ces remarques vendredi 17 octobre dans un message publié sur X.
Il a précisé que le samedi 18 octobre marquerait la date d'expiration de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui a approuvé l'accord nucléaire de 2015 entre l’Iran et d'autres pays, imposant ainsi des restrictions à l'Iran.
À l'expiration de cette date, a déclaré M. Araghchi, l'Iran serait légalement retiré de l'ordre du jour du Conseil de sécurité.
Ce développement permettra à la République islamique d'augmenter ses activités nucléaires pacifiques dans le cadre des dispositions du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
« En tant que signataire du TNP, l'Iran est tenu uniquement par ses droits et obligations au titre du Traité », a ajouté M. Araghchi.
« Cela n'implique aucune limite quant à l'ampleur de son programme nucléaire. »
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Il a également précisé que les inspections du programme nucléaire iranien par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se limiteront à l'accord de garanties généralisées de l'agence.
« En outre, la coopération de l'Iran avec l'AIEA serait soumise à une loi adoptée à l'unanimité par le Parlement iranien exigeant la suspension de toute coopération avec l'agence à la suite d’une guerre israélo-américaine illégale et injustifiée contre le territoire iranien », a fait remarquer le ministre des Affaires étrangères.
Cette loi conditionne la reprise de la coopération avec l'AIEA à la garantie de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires et des scientifiques iraniens. Elle exige aussi le respect du droit de l'Iran à mener des activités d'enrichissement pacifiques sur son territoire.
Jusqu'à présent, l'agence n'a pas réussi à respecter cette double exigence.
M. Araghchi a rappelé que les pays du Mouvement des non-alignés (MNA), réunis en Ouganda jeudi, ont exprimé leur soutien à la République islamique dans leur opposition à la réimposition illégale des sanctions du Conseil de sécurité à l'Iran à la fin du mois dernier.
Ces sanctions ont été rétablies après que le trio européen, composé du Royaume-Uni, de la France et de l'Allemagne, a illégalement déclenché le mécanisme dit de « snapback » prévu dans la résolution 2231.
Ce faisant, la troïka européenne a accusé l'Iran de « détournement » de ses activités nucléaires, tout en ignorant son propre refus de respecter la résolution qui lui avait ordonné de ne pas cesser ses échanges commerciaux avec l'Iran.
M. Araghchi a salué la réunion du MNA pour avoir « reconnu la réalité ».
Il a dénoncé les actions des États européens, les qualifiant de « mesures illégales prises par une poignée de gouvernements isolés », rappelant que ces actions « ont été rejetées par une majorité écrasante des pays ».
« Ceux qui persistent à falsifier la réalité ne feront que s'isoler davantage en poursuivant cette voie », a déclaré le ministre des Affaires étrangères. «C’est l'État de droit et non la coercition qui doit prévaloir », a-t-il conclu.