L’Iran a condamné les frappes israéliennes dans le sud et l’est du Liban qui ont tué une personne et en ont blessé plusieurs autres, qualifiant ces attaques de nouvelle violation du cessez-le-feu de novembre 2024 et les imputant à l’inaction des garants de l’accord.
Dans un communiqué publié ce vendredi 17 octobre, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a déclaré que les attaques constituaient une « violation flagrante de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale du Liban ».
Baghaï a noté qu’Israël avait violé le cessez-le-feu près de 5 000 fois au cours des derniers mois, causant des pertes civiles et la destruction d’infrastructures, et perturbant la reconstruction et le développement économique du Liban.
Le diplomate iranien a critiqué la France et les États-Unis, garants du cessez-le-feu, pour « leur inaction continue et leur politique d’apaisement » envers Israël face aux violations répétées de l’accord, soulignant que Paris et Washington sont « directement responsables » de ces violations.
L’Agence nationale de presse officielle libanaise (NNA) a déclaré que deux attaques israéliennes avaient visé la ville de Bnaafoul, dans le sud de le district de Saïda, et une troisième à Khirbet Dweir, entre les villes de Sarafand et Baysariyeh, toujours dans le district de Saïda dans le gouvernorat de Sud-Liban.
Des avions de combat israéliens ont également frappé une zone située entre les villes de Roumine et Houmine dans le district de Nabatieh dans le gouvernorat homonyme.
Par ailleurs, un drone israélien a bombardé la ville de Blida, dans le district de Marjayoun, alors que les habitants récoltaient des olives.
L’agence de presse libanaise NNA a rapporté que les frappes aériennes israéliennes avaient également ciblé les districts de Saïda, Marjayoun et Bint Jbeil dans le sud du Liban, ainsi que Baalbek à l’est.
Le Centre des opérations d’urgence de santé publique du ministère libanais de la Santé a indiqué qu’une personne avait été tuée à Shmustar, à l’est du pays, et qu’une autre avait été blessée à Bna'foul, dans le district de Saïda. Six autres personnes ont été blessées dans le district de Nabatieh.
Dans un communiqué, l’armée israélienne a prétendu avoir « frappé des infrastructures du Hezbollah… dans la région de Mazraat Sinaï, dans le sud du Liban ».
Le président libanais Joseph Aoun a condamné les frappes, affirmant que « cette agression israélienne répétée fait partie d’une politique systématique qui vise à entraver la reprise économique et à porter atteinte à la stabilité nationale sous de faux prétextes sécuritaires ».
« Ce comportement agressif constitue une grave violation de la résolution 1701 et de l’accord de cessez-le-feu et confirme qu’Israël continue de violer ses obligations internationales et d’utiliser la force en dehors de tout cadre légal, ce qui exige une réponse internationale pour mettre fin à ces violations condamnables », a ajouté M. Aoun.
La résolution, adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU en 2006, pour établir un cessez-le-feu dans la guerre de 33 jours lancée par Israël contre le Liban, exige du régime occupant israélien qu’il respect la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban.
Les violations répétées de l’espace aérien et de la souveraineté libanaises surviennent dans un contexte de tentatives américano-israéliennes de désarmer le Hezbollah, considéré comme la seule force militaire crédible et équipée pour affronter l’occupation et empêcher de nouvelles avancées israéliennes.
Le Premier ministre Nawaf Salam a exprimé son approbation de la prolongation du mandat de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban) tout en soulignant la nécessité pour Israël de se retirer des territoires qu’il occupe dans ce pays.
Les critiques s’interrogent toutefois comment les forces libanaises peuvent établir leur contrôle dans le sud alors que les troupes israéliennes continuent d’y être présentes et intensifient leurs attaques.
Alors que les appels à un désarmement du Hezbollah s’intensifient de la part de Washington et d’Israël, de nombreuses personnes au Liban réitèrent que céder à de telles revendications est l’équivalent d’ignorer totalement un problème fondamental, c’est à dire, les atteintes continues d’Israël à la souveraineté libanaise.