Lors d’une conversation téléphonique jeudi, le président russe Vladimir Poutine a averti son homologue américain Donald Trump que l’envoi de missiles de croisière Tomahawk à l’Ukraine nuirait gravement aux relations entre Moscou et Washington.
Au cours de cet entretien téléphonique qui a duré près de deux heures et demie, Poutine a réitéré que les missiles Tomahawk ne changeront pas la situation sur le champ de bataille, mais causeront des dommages importants aux relations entre les deux pays, sans parler des perspectives de règlement pacifique du conflit, a déclaré à la presse l’assistant présidentiel russe Iouri Ouchakov.
Selon Ouchakov, la conversation téléphonique, qui a duré près de deux heures et demie, a été « très substantielle, mais aussi extrêmement franche et confidentielle ». Le conflit en Ukraine a été au cœur des échanges, au cours desquels Poutine a présenté à Trump une « évaluation détaillée de la situation actuelle ».
Trump a estimé que la fin du conflit ouvrirait d’« immenses perspectives » de coopération économique entre les États-Unis et la Russie.
Les deux dirigeants ont également évoqué la possibilité d’une nouvelle rencontre en personne à Budapest, en Hongrie. Leur dernière rencontre avait eu lieu en août dernier lors d’un sommet historique en Alaska.
Depuis lors, les efforts pour trouver une solution diplomatique à la guerre sont au point mort, ce qui a poussé Trump à collaborer avec ses alliés de l’OTAN pour accroître la pression sur la Russie, notamment en incitant les pays à cesser d’acheter du pétrole russe.
Après cet appel, Trump a annoncé sur sa plateforme Truth Social qu’il rencontrerait Vladimir Poutine à Budapest, « dans les deux prochaines semaines ».
Le président américain a fait cette annonce à la veille d’une entrevue qu’il doit avoir à la Maison Blanche ce vendredi avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, lequel espère depuis septembre que Washington lui fournira des missiles Tomahawk malgré les protestations de Moscou.
Après la demande formulée de Zelensky, Poutine a affirmé que l’utilisation de ces missiles contre la Russie serait impossible sans l’implication directe de l’armée américaine, avertissant que la livraison de ces missiles à l’Ukraine constituerait une « nouvelle escalade » du conflit.
Le quotidien américain Le Wall Street Journal avait rapporté plus tôt ce mois-ci que Trump avait demandé à l’administration de reprendre le soutien en matière de renseignement militaire à Kiev pour des frappes de missiles à longue portée contre des cibles profondes en Russie.