Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que les États membres du Mouvement des non-alignés (MNA) ont manifesté leur soutien à la République islamique d’Iran en s’opposant à une mesure européenne pour rétablir les sanctions de l’ONU contre Téhéran.
Abbas Araghchi a fait ces remarques dans une interview avec l’IRIB à Kampala, la capitale ougandaise, où s’est tenue la 19e réunion ministérielle à mi-mandat du Bureau de coordination du Mouvement des non-alignés du 15 au 16 octobre.
Cette démonstration de soutien survient moins d’un mois après l’activation par le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France (le groupe E3) du mécanisme dit de « snapback » destiné à rétablir l’ensemble des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU précédemment levées dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015, dont les États-Unis se sont retirés en 2018.
Il est important de noter que conformément à la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui avait entériné le Plan global d’action conjoint (PGAC), toutes les restrictions liées au programme nucléaire iranien devaient expirer définitivement le 18 octobre 2025.
Araghchi a souligné que la déclaration finale du sommet du Mouvement des non alignés contient une clause d’une importance capitale, affirmant le soutien à la République islamique d’Iran face a la réactivation du mécanisme de sanpback par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Cette déclaration précise que, selon le MNA, la résolution 2231 demeure en vigueur et que ses dispositions doivent être scrupuleusement respectées. En particulier, le paragraphe 8 de la résolution stipule qu’elle doit être annulée à la date convenue, soit le 18 octobre.
Il a également noté que l’Iran, la Russie, la Chine et plusieurs autres pays du Conseil de sécurité partagent la même position à cet égard et s’opposent à une revendication des États-Unis et des Européens concernant l’activation du snapback.
Araghchi a qualifié cette situation de réalisation majeure pour la République islamique d’Iran, soulignant que la quasi-totalité des membres du Mouvement des non-alignés, représentant plus de 100 pays, soutient cette position.
Le 28 août, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, signataires du Plan global d’action conjoint (PGAC), ont notifié au Conseil de sécurité de l’ONU leur intention d’activer le mécanisme dit de « snapback », qui a entraîné le rétablissement de toutes les sanctions précédemment levées de l’ONU contre l’Iran.
En réponse, Téhéran a fermement rejeté cette décision, la qualifiant d’illégitime en raison du retrait unilatéral des États-Unis du PGAC en 2018 et de l’alignement des trois pays européens sur les sanctions américaines que l’Iran considère comme illégales.
Le 28 septembre, les États-Unis et les Européens ont affirmé que les résolutions anti-iraniennes de l’ONU et les sanctions associées avaient été réimposées, exhortant tous les États membres de l’ONU à mettre en œuvre les mesures restrictives.
Par ailleurs, dans son interview, Araghchi a souligné que le Mouvement des non alignés (MNA) avait fermement condamné l’agression israélo-américaine de juin contre l’Iran, la qualifiant d’« odieuse » et « inacceptable ».
Selon ses dires, cette déclaration témoigne de la solidarité du MNA avec le peuple iranien face à cette attaque jugée illégale. Les conséquences de cette guerre de 12 jours ont été tragiques, avec un bilan de 1 064 victimes, parmi lesquelles des commandants militaires, des scientifiques spécialisés dans le nucléaire, ainsi que des civils innocents.
Araghchi a également évoqué la condamnation par le MNA des frappes israéliennes survenues en septembre 2014 au cours desquelles des milliers de téléavertisseurs distribués aux membres du groupe de résistance Hezbollah ont explosé simultanément à travers le Liban.
Les conséquences de cette attaque terroriste ont été douloureuses, entraînant la mort d’au moins 39 personnes et blessant plus de 3 400 autres, y compris des enfants et des civils qui se trouvaient à proximité des engins explosifs au moment de leur détonation.