Les militants pro-palestiniens arrivés à Istanbul après avoir été expulsés d'Israël à la suite de l'interception mercredi de leur flottille à destination de Gaza, ont déclaré samedi avoir été victimes de violences et « traités comme des animaux ».
La flottille Global Sumud a été interceptée alors qu'elle s'approchait des côtes de la bande de Gaza, où Israël mène une offensive dévastatrice depuis le 7 octobre 2023.
Des centaines de militants à bord de ces bateaux ont été arrêtés par les forces israéliennes et attendaient d'être expulsés. Parmi eux, 137 militants de 13 pays se sont envolés samedi pour Istanbul, dont 36 ressortissants turcs.
« Nous avons été interceptés par un grand nombre de navires militaires », a raconté Paolo Romano, conseiller régional de Lombardie en Italie, à l'AFP à l'aéroport d'Istanbul.
« Tous les bateaux ont été pris d'assaut par des personnes lourdement armées et ramenés à terre », a déclaré le jeune homme de 29 ans. « Ils nous ont mis à genoux, face contre terre. Et si nous bougions, ils nous frappaient. Ils se moquaient de nous, nous insultaient et nous frappaient », a encore ajouté Paolo Romano. « Ils ont recouru à la fois à la violence psychologique et physique ».
Une fois en Palestine occupée, ils ont été emmenés dans une prison où ils ont été détenus sans pouvoir sortir et sans recevoir d'eau en bouteille, selon son témoignage.
« Ils ouvraient la porte pendant la nuit et nous criaient dessus avec des armes pour nous faire peur », a-t-il ajouté. « Nous avons été traités comme des animaux ».
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Le journaliste italien Lorenzo D'Agostino, qui se trouvait aussi à bord de la flottille, a déclaré qu'ils « avaient été kidnappés dans les eaux internationales alors qu'ils se trouvaient à 55 miles (un peu plus de 100km, ndlr) de Gaza ». « Nous avons passé deux jours infernaux en prison. Nous sommes maintenant libres grâce à la pression de l'opinion publique internationale qui soutient la Palestine », a-t-il ajouté, alors que des centaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Rome en soutien aux Palestiniens pour réclamer la fin de la guerre à Gaza.
« J'espère vraiment que cette situation prendra fin rapidement, car la manière dont nous avons été traités est barbare ».
Parmi les personnes à bord de la flottille, qui comptait quelque 45 navires, se trouvaient également des responsables politiques et des activistes, dont la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg.
Iylia Balais, une militante malaisienne de 28 ans, a déclaré que l'interception des bateaux par Israël avait été « la pire expérience » qu'elle ait vécue. « Nous avons été menottés (les mains dans le dos), nous ne pouvions pas marcher, certains d'entre nous ont été contraints de s'allonger face contre terre, puis on nous a refusé de l'eau et certains d'entre nous n'ont pas reçu de médicaments », a-t-elle déclaré.
Adalah, l'organisation de défense des droits de la minorité des Palestiniens d'Israël, rapporte des témoignages qui vont dans le même sens. Elle évoque diverses formes de mauvais traitements et d’agressions de la part des gardiens de prison : absence de nourriture, médicaments confisqués, ou encore manque d'accès à l'eau potable.