Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a averti que céder aux sanctions illégales de l’Occident porterait atteinte au droit international et a appelé les pays à résister.
L’ambassadeur d’Iran à Colombo, Alireza Delkhosh, a déclaré ce vendredi 3 octobre que l’avertissement du ministre des Affaires étrangères figurait dans une correspondance officielle envoyée à ses homologues du Sri Lanka et des Maldives.
Araghchi a appelé ses homologues sri-lankais et maldivien à prendre une position sérieuse contre les sanctions américano-occidentales après que les Nations Unies ont confirmé le 28 septembre la réactivation des sanctions contre l’Iran, 10 ans après leur levée dans le cadre d’un accord international historique sur le programme nucléaire de Téhéran.
Cette démarche anti-iranienne intervient après que le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas réussi à adopter une résolution visant à prolonger de six mois la résolution 2231, suite à l’invocation formelle du mécanisme dit de « snapback » le mois dernier par la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, trois pays d’Europe qui avaient initialement signé en 2015 le Plan global d’action commun (PGAC), mais qui ont eux-mêmes fait preuve de manquement à leurs propres engagements après le retrait américain en 2018 de cet accord international.
Les sanctions de l’ONU gèleront à nouveau les avoirs iraniens à l’étranger, mettront fin aux contrats d’armement avec la République islamique d’Iran et cibleront le programme de missiles défensifs du pays.
L’Iran, ainsi que la Russie et la Chine, les deux autres signataires de l’accord nucléaire de 2015, affirment que le mécanisme est motivé par des raisons politiques et n’a aucune base juridique en vertu du droit international.
Delkhosh a déclaré que le message exhortait les gouvernements à résister à la pression des puissances occidentales et avertissait que le droit international était devenu un « jouet » pour les États-Unis.
Cette décision, prise avec les pays occidentaux, est « très dangereuse » pour le droit international et peut entraîner des conséquences à long terme pour tous les pays du monde, a-t-il ajouté.
Toujours selon M.Delkhosh, le ministre des Affaires étrangères a averti : « Aujourd’hui, l’Iran est la cible, demain, les pays d’Asie du Sud pourraient être ciblés, et après-demain, les pays africains. »
Araghchi a déclaré à ses deux homologues sud-asiatiques que les dernières sanctions peuvent saper les réglementations internationales et conduire à leur inefficacité.
« Ce moment représente une épreuve critique pour la crédibilité du droit international », a écrit le ministre, cité par son envoyé à Colombo.
La position de l’Iran est ancrée dans la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a approuvé l’accord nucléaire de 2015 et levé officiellement les sanctions antérieures contre le programme nucléaire de Téhéran. Les responsables iraniens soulignent que la résolution a établi un cadre clair et temporel prévoyant l’expiration définitive de toutes les restrictions liées au nucléaire le 18 octobre 2025.