Après l’interception de navires de la flottille humanitaire Global Sumud, des travailleurs des ports italiens tentent de bloquer les livraisons d’armes vers Israël. Les syndicats appellent à une journée d’action vendredi pour dénoncer le génocide à Gaza et pousser le gouvernement italien à agir.
Ils ont appelé à la grève en solidarité avec la flottille internationale d’aide à Gaza Global Sumud, qui a été interceptée mercredi soir par les autorités israéliennes.
Lors d'une réunion tenue à Gênes, deux importants syndicats italiens ont déclaré avoir mis en place un système d'alerte pour surveiller les expéditions et réagir rapidement en interrompant le chargement ou le déchargement des navires.
L'un des plus grands syndicats italiens, la Confédération générale italienne du travail (CGIL), ainsi que l'Unione Sindicale di Base (USB), se sont engagés à cesser le travail et à « tout bloquer » en cas d'attaque contre la flottille.
Plus tôt dans la journée de mercredi, Maurizio Landini, dirigeant de la CGIL — le plus grand syndicat italien — avait prévenu qu’une telle action, à savoir l’interception de la flottille, serait « un acte de guerre », affirmant que les organisations syndicales étaient prêtes à se mobiliser immédiatement si le navire était stoppé et les participants arrêtés.
« Il ne s’agit pas seulement d’un crime contre des personnes sans défense, mais il est également grave que le gouvernement italien ait abandonné des travailleurs italiens dans les eaux internationales, violant ainsi nos principes constitutionnels. »
La décision intervient deux semaines seulement après une grève nationale qui a mobilisé un demi-million de personnes, perturbé les trains et provoqué des affrontements avec la police.
Pour sa part, l'USB a annoncé que « c'est maintenant le moment de tout bloquer », appelant à des mobilisations sur « tous les terrains » vendredi.
Francesco Staccioli, du comité exécutif confédéral de l'USB, a déclaré que contrairement à la grève précédente en solidarité avec la flottille, le 22 septembre, l'arrêt de travail de vendredi se déroulerait sans respecter le délai de préavis minimum de 10 jours, requis par la loi italienne.
« Nous n'avons pas respecté le délai de préavis car c'était trop urgent », a déclaré Staccioli, ajoutant que la décision de CGIL de suivre le mouvement est sans précédent.
Les syndicats d'autres États européens se sont également engagés jeudi à coordonner leurs efforts pour perturber le commerce maritime avec Israël.
Les dirigeants syndicaux ont déclaré que leur campagne visait à faire pression sur Israël et à démontrer leur solidarité avec les Palestiniens dans la bande de Gaza assiégée.
Tard mercredi, la marine israélienne a commencé à intercepter illégalement des navires de la flottille alors qu'ils approchaient de Gaza, arrêtant des militants et les emmenant au port israélien d'Ashdod.
Pour écouter: Israël attaque la flottille Global Sumud : un acte de piraterie contre la solidarité avec Gaza
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a félicité jeudi l'armée israélienne pour son interception illégale de la flottille Sumud dans les eaux internationales.
En Italie, des milliers de personnes se sont rassemblées dans les villes pour soutenir la flottille Global Sumud, qui transporte environ 500 personnes de 37 pays, dont des parlementaires, des avocats et des militants comme Greta Thunberg.
Des manifestations ont également éclaté à Bruxelles, Athènes, Buenos Aires et Berlin, tandis que le gouvernement espagnol a exhorté Israël à protéger les droits et la sécurité des personnes à bord.
À Rome, des centaines de personnes scandant « Bloquez tout » se sont rassemblées près de la gare centrale, obligeant les autorités à en restreindre l'accès et à fermer certaines stations de métro. Des marches pro-palestiniennes ont également eu lieu à Milan, Turin et Gênes. À Naples et Pise, des manifestants ont brièvement occupé des quais et bloqué des trains.
Selon le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, au moins quarante ressortissants italiens à bord de la flottille ont été arrêtés, dont deux députés italiens et deux membres italiens du Parlement européen.
« Nous ferons évidemment tout ce que nous pouvons pour que ces personnes puissent rentrer en Italie le plus vite possible », a déclaré la Première ministre italienne Giorgia Meloni aux journalistes lors d'une réunion de l'Union européenne au Danemark.
L'arrêt de travail de vendredi fait suite à une précédente grève générale en soutien à la flottille le 22 septembre, en réponse à une série de frappes de drones israéliennes ciblant les bateaux. Près d'un demi-million de personnes sont descendues dans la rue dans 75 villes.