La France a été le théâtre de manifestations et de grèves généralisées pour une deuxième journée alors que la colère du public monte face aux coupes budgétaires proposées par le président Emmanuel Macron dans les services publics.
Des manifestants issus d’un large éventail de la société — dont des enseignants, des travailleurs de la santé, des cheminots et des étudiants — sont descendus dans les rues de plusieurs villes du pays jeudi, exprimant leur opposition aux mesures d’austérité qui, selon eux, ciblent injustement les classes ouvrières et moyennes.
Les manifestations ont été organisées sous la bannière du mouvement « Bloquons tout », qui a été comparé aux manifestations des Gilets jaunes qui ont secoué la France en 2018.
De nombreux manifestants affirment se sentir de plus en plus marginalisés par un système politique qui, selon eux, ne représente pas les citoyens ordinaires.
À ce propos, la CGT indique une mobilisation massive de plus d’un million de manifestants dans toute la France contre seulement 500 000 selon le ministère de l'Intérieur. En dehors de Paris, les démonstrations les plus importantes se déroulent à Toulouse (avec 18 000 personnes), Nantes (16 000) et Marseille (15 000).
🎥🇫🇷 Des tensions éclatent dans le cortège de tête à Paris. Charge de la police après des jets de projectiles. Plusieurs interpellations. pic.twitter.com/v6c9PQpumI
— Press TV Français (@fr_presstv) September 18, 2025
À la mi-journée, 588 actions de blocages ont été recensées et le ministère faisait état de 181 interpellations en France, dont 31 à Paris.
À Paris, de vastes portions du réseau de métro ont été perturbées et d’importants axes de circulation ont été paralysés. Seules trois lignes automatiques sont restées opérationnelles en heures creuses.
🎥🇫🇷 Manifestations massives en cours dans les rues de Paris#18Septembre pic.twitter.com/fn12wJgUPt
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À travers tout le pays, les services ferroviaires ont été réduits, bien que la SNCF ait déclaré que les trains à grande vitesse ne subissaient que des « perturbations mineures ».
Le ministère français de l’Intérieur a déclaré que 80 000 policiers avaient été déployés dans tout le pays pour gérer les manifestations, les agents de plusieurs villes ayant utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
Les manifestants accusent le gouvernement Macron d’avoir fait passer des réformes impopulaires sans le soutien de l’opinion publique. Nombre d’entre eux critiquent particulièrement la récente réforme des retraites, qui a porté l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, ainsi que les projets de gel des dépenses sociales et de réduction du financement des services publics.
« Le service public est en train de s’effondrer », a déclaré Claudia Nunez, enseignante du secondaire participant aux manifestations. « Ce sont toujours les mêmes qui paient. »
Lors d’une manifestation très médiatisée, des cheminots en grève ont pénétré brièvement dans le ministère des Finances à Paris, allumant des fusées éclairantes et laissant des traînées de fumée avant de repartir.
Les dirigeants syndicaux affirment que le gouvernement tente d’équilibrer le budget national au détriment des plus vulnérables.
🎥🇫🇷 La police a violemment réprimé les participants aux manifestations du 18 septembre à Lyon#18Septembre pic.twitter.com/80oTbvi3ec
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« Les riches de ce pays s’enrichissent, et les autres sont sous pression », a déclaré Fabien Villedieu, représentant du syndicat SUD-Rail.
Le gouvernement français a récemment nommé Sébastien Lecornu sixième Premier ministre de la présidence Macron, espérant apporter de la stabilité face à des critiques croissantes. Cependant, de nombreux manifestants affirment ne voir que peu de chances de réel changement.
« L’arrivée de Lecornu ne change rien, c’est juste un homme en costume qui va suivre la ligne de Macron », a déclaré Juliette Martin, une étudiante de 22 ans.
Certains syndicats avaient prévu de nouvelles perturbations, notamment dans le transport aérien, néanmoins une grève des contrôleurs aériens a été reportée dans l’attente de la formation d’un nouveau gouvernement.
En dépit des protestations croissantes, le gouvernement Macron s’est engagé à poursuivre son programme de réformes en faveur des entreprises.
En l’absence de majorité parlementaire et en raison d’un profond mécontentement populaire, l’impasse politique en France semble loin d’être résolue.