Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a annoncé jeudi que Paris et Téhéran approchent de la « phase finale » d'un accord prévoyant un échange de prisonniers français en Iran contre l'Iranienne Mahdieh Esfandiari.
L'échange proposé concerne Mahdieh Esfandiari, une Iranienne de 39 ans emprisonnée dans un centre de détention de la banlieue parisienne depuis le 28 février après avoir publié sur Telegram des messages condamnant le génocide perpétré par Israël dans la bande de Gaza assiégée.
Elle est détenue dans l'une des prisons les plus tristement célèbres de France depuis un mois et demi, période durant laquelle la police et la justice françaises ont refusé tout contact avec sa famille pendant deux semaines.
« Je peux maintenant dire que nous sommes arrivés au point où (l'accord sur) l'échange des prisonniers français en Iran approche maintenant de sa phase finale», a déclaré Abbas Araghchi dans une interview télévisée, jeudi soir.
L'Iran a demandé à plusieurs reprises la libération de Mme Esfandiari, affirmant qu'elle avait été injustement détenue.
Selon les proches de Mahdieh Esfandiari, son domicile a été minutieusement fouillé par les forces de sécurité le 28 février, donnant à l’incident des allures étrangement similaires à un enlèvement.
Pendant les deux jours qui ont suivi son arrestation, aucune information sur son lieu de détention n'a été divulguée. Ce n'est qu'après des relances répétées de ses proches qu'ils ont appris qu'elle était en garde à vue.
Mme Esfandiari a par la suite été transférée à la prison de Fresnes, située à 470 kilomètres de Paris.
Cette distance considérable a rendu extrêmement difficile pour sa famille et ses amis de suivre son dossier ou de lui apporter un quelconque soutien.
Mahdieh Esfandiari est linguiste, titulaire d'une licence de français à l'Université Lumière, et vit à Lyon depuis huit ans. Elle est également traductrice et interprète à l'Université Lumière.
De plus, les autorités françaises ont refusé pendant un mois entier de fournir des informations détaillées à propos d’elle au ministère iranien des Affaires étrangères, qui est intervenu à la demande de sa famille.
En ce qui concerne les prisonniers français qui devraient être remis à la France, Cécile Kohler, 40 ans, et Jacques Paris, septuagénaire, ont été arrêtés le 7 mai 2022. Ils ont été accusés d'espionnage pour le compte d'Israël.