Les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions contre trois organisations palestiniennes de défense des droits de l’homme pour avoir coopéré avec la Cour pénale internationale (CPI) concernant le génocide perpétré par Israël à Gaza.
Les sanctions révélées par un avis publié jeudi 4 septembre sur le site Internet du département du Trésor américain, visent le Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR), basé à Gaza, le Centre Al-Mezan pour les droits de l’homme et Al-Haq, basé à Ramallah.
Cette annonce de sanctions américaines intervient alors que plusieurs pays, dont la France, le Royaume-Uni et l'Australie, se sont engagés à reconnaître l’État de Palestine lors des prochaines réunions de l’Assemblée générale des Nations Unies, ce qui a provoqué la colère d’Israël et des États-Unis, mais aussi quelques jours seulement après que l’Association internationale des chercheurs en génocide a adopté lundi une résolution affirmant que les actes d’agressions d’Israël à Gaza ont rempli tous les critères juridiques permettant de déterminer un génocide.
Les États-Unis sanctionnent les groupes de défense des droits palestiniens
— Press TV Français (@fr_presstv) September 5, 2025
🇺🇸🇵🇸 Al-Haq, le Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR) et Al-Mizan sont visés pour avoir soutenu l’enquête de la CPI sur Israël, selon le département d’État. pic.twitter.com/ZK3MfmnhD7
La réaction des ONG palestiniennes visées a été immédiate puisque, dans un communiqué commun publié le même jour, elles ont fermement condamné ces mesures, les qualifiant « d’actes lâches, immoraux, illégaux et antidémocratiques ».
« Seuls des États qui méprisent totalement le droit international et notre humanité commune peuvent prendre des mesures aussi odieuses contre des organisations de défense des droits de l’homme qui œuvrent pour mettre fin à un génocide », indique le communiqué.
Craig Mokhiber, ancien directeur du bureau de New York du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a critiqué les sanctions de l’administration Trump, les qualifiant d’attaque flagrante contre les défenseurs des droits humains.
Le 28 octobre 2023, Craig Mokhiber démissionnait de son poste pour protester contre l’inaction de l’ONU sur le génocide du régime israélien. Il affirme aujourd’hui que les trois organisations palestiniennes ciblées sont respectées partout dans le monde pour leur professionnalisme et leur engagement en faveur des droits de l'homme.
« Il s’agit d’un carnage mondial qui menace tous les défenseurs des droits humains », a déclaré M. Mokhiber.
« Nous devons leur témoigner notre solidarité, ainsi qu’à la rapporteuse des Nations Unies pour les droits de l’homme en Palestine, Francesca Albanese, et à la Cour pénale internationale. C’est véritablement un moment Spartacus pour nous tous », a-t-il noté, en allusion à la lutte contre la tyrannie et l’oppression.
En novembre 2023, les trois organisations palestiniennes de défense des droits de l’homme, Al-Haq, le PCHR et Al-Mezan, avaient déposé une demande auprès de la CPI, exigeant une enquête sur les frappes aériennes israéliennes sur des zones civiles densément peuplées de Gaza, ainsi que sur le siège continu du territoire assiégé et les déplacements forcés de la population.
Un an plus tard, la CPI a émis un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre israélien de la Guerre Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
La CPI, créée en 2002, est compétente pour juger les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les génocides commis par ses 125 pays membres.