Le Comité des droits des personnes handicapées des Nations unies (CDPH) affirme qu’au moins 21 000 enfants de Gaza sont devenus handicapés depuis le début de la guerre menée par Israël contre la bande assiégée.
Dans un rapport publié mercredi, le CDPH a indiqué qu’il y avait « au moins 21 000 enfants handicapés à Gaza en raison de déficiences acquises depuis le 7 octobre 2023 ».
Le comité précise également qu’environ 40 500 enfants ont subi de « nouvelles blessures liées à la guerre » au cours des deux années qui ont suivi l’éclatement de la guerre, et que plus de la moitié d’entre eux souffrent aujourd’hui de handicaps durables.
Philippe Lazzarini, directeur général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), a déclaré le mois dernier que plus de 40 000 enfants avaient été tués ou blessés en raison de la guerre génocidaire et du blocus total imposé par Israël à Gaza.
Ces derniers mois, Lazzarini a à plusieurs reprises averti que la bande de Gaza était devenue un « cimetière pour enfants ».
Le CDPH a rappelé qu’Israël doit protéger les enfants handicapés contre les attaques, et mettre en œuvre des protocoles d’évacuation qui prennent en compte les personnes handicapées.
Le comité onusien a également souligné que les ordres d’évacuation israéliens, lors de l’offensive militaire à Gaza, étaient « souvent inaccessibles » aux personnes malentendantes ou malvoyantes, « rendant l’évacuation impossible ».
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« Des rapports font état de personnes handicapées contraintes de fuir dans des conditions dangereuses et indignes, rampant dans le sable ou la boue sans aucun accès aux articles d’aide à la mobilité », a déclaré l’organisme onusien.
L’examen du CDPH a révélé que « 83 % des personnes handicapées ont perdu leurs appareils fonctionnels », et que la plupart d’entre elles ne pouvaient pas se permettre d’alternatives.
Le comité s’est déclaré préoccupé par le fait que des dispositifs tels que des fauteuils roulants, des déambulateurs, des cannes, des attelles et des prothèses étaient considérés comme des « articles à double usage » par les autorités israéliennes et n’étaient donc pas inclus dans les envois d’aide.
Le comité a déclaré avoir été informé d’au moins 157 114 personnes ayant subi des blessures, dont plus de 25 % risquaient de souffrir d’un handicap à vie, entre le 7 octobre 2023 et le 21 août de cette année.
Israël devrait veiller à ce que les personnes handicapées soient « autorisées à retourner chez elles en toute sécurité et soient aidées pour ce faire », a-t-il ajouté.
Le comité a déclaré que les restrictions imposées à l’acheminement de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé avaient un impact disproportionné sur les personnes handicapées.
« Les personnes handicapées ont été confrontées à de graves perturbations dans l’aide apportée, laissant beaucoup d’entre elles sans nourriture, sans eau potable ni installations sanitaires et dépendantes des autres pour survivre », a indiqué le CDPH.
Alors que la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël, dispose de quatre points de distribution à travers le territoire, le système de l’ONU qu’elle a en grande partie remplacé en comptait environ 400.
Des groupes de défense des droits humains et des organisations humanitaires ont condamné ce soi-disant système de distribution d’aide dans la bande de Gaza assiégée, avertissant que les sites d’aide ne sont que des « pièges mortels », imposant délibérément la famine et l’humiliation aux Palestiniens.
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Selon ces organisations, la GHF a provoqué la mort de plus de 2 000 personnes depuis le mois de mai.
Le comité de l’ONU a également souligné que des obstacles physiques, tels que les débris de guerre et la perte des outils d’aide à la mobilité ensevelis sous les gravats, avaient empêché de nombreuses personnes d’atteindre les points de distribution d’aide relocalisés.
Le CDPH a appelé à la fourniture d’une aide humanitaire massive en faveur des personnes handicapées touchées par la guerre.
Parallèlement, le ministère palestinien de la Santé a confirmé six nouveaux décès dus à la faim en 24 heures, portant à 367 le nombre total de morts liées à la malnutrition.
Israël poursuit sa guerre génocidaire contre Gaza, tuant et blessant toujours plus de Palestiniens, y compris parmi ceux qui tentent d’accéder à l’aide humanitaire.
Le bilan du génocide mené par l’axe américano-israélien, entamé en octobre 2023, dépasse désormais les 63 700 morts, avec plus de 161 200 blessés.