Avec une hausse de 25 % des exportations chinoises vers l’Afrique en 2025, ce continent est devenu en marché clé pour Pékin. En dépit des droits de douane imposés à la Chine par le président américain Donald Trump, l’initiative la Ceinture et la Route a porté le volume des échanges commerciaux sino-africains à 122 milliards de dollars.
Un rapport de Bloomberg, publié ce mercredi 27 août, indique que la demande africaine pour les produits chinois a fortement augmenté cette année, dépassant déjà le volume total des échanges entre la Chine et le continent africain en 2020 et en voie de franchir pour la première fois la barre des 200 milliards de dollars.
Les engins de chantier figurent parmi les exportations chinoises vers l’Afrique ayant enregistré la plus forte croissance au cours des sept premiers mois de 2025, avec une hausse de 63 % sur un an.
Selon Bloomberg, les expéditions de voitures particulières ont plus que doublé, tandis que les exportations de produits sidérurgiques ont enregistré une croissance à deux chiffres. Les pays africains ont aussi intensifié leurs importations de panneaux solaires chinois, en hausse de 60 % sur les 12 mois jusqu’en juin, selon le think tank indépendant sur l’énergie Ember.
Pourtant, la part de l’Afrique dans les exportations totales de la Chine reste faible, à environ 6 %, soit la moitié du niveau enregistré avec les États-Unis.
Selon le Bureau national des statistiques de Chine (NBS), Pékin est devenu la première source d’importations du Nigeria au premier trimestre 2025. Ce pays a exporté 4,66 trillions de nairas (environ 651 millions de dollars américains) vers le Nigeria pendant cette période, contre 14,14 trillions au quatrième trimestre 2024. Sa part actuelle dans les importations totales de ce pays africain s’élève à 30,19 %.
Ce changement est alimenté par l’escalade de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, qui pousse les entreprises chinoises à chercher de nouveaux débouchés pour leurs produits.
Le rapport de Bloomberg souligne que l’Initiative la Ceinture et la Route », lancée en 2013 par le président Xi Jinping, a jeté les bases de cet essor économique, les sociétés chinoises continuant de décrocher des contrats pour des projets d’envergure à travers le continent.
La montée du protectionnisme à Washington a incité l’Afrique à acheter à Pékin. Plusieurs produits de plus de 30 pays du continent, qui bénéficiaient auparavant d’un accès sans droits de douane aux marchés américains dans le cadre de la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique, sont désormais soumis à divers tarifs imposés par l’administration Trump.
Rien que durant le premier semestre 2025, l’Afrique a signé des contrats de construction avec la Chine pour un montant total de 30,5 milliards de dollars, selon un rapport de l’Université Griffith en Australie et d’un centre de recherche basé à l’Université Fudan de Shanghai, publié en juillet.
En juin 2025, M. Xi a déclaré que la Chine supprimait les droits de douane sur les importations en provenance de tous les pays africains avec lesquels elle entretient des relations diplomatiques.
Au cours du même mois, le gouvernement chinois a autorisé l’importation de produits agricoles en provenance du Congo, d’Éthiopie, de Gambie et du Malawi, portant à 19 le nombre de pays africains ayant accès au marché chinois.