À la veille de la visite officielle du président de la République islamique d’Iran, Massoud Pezeshkian, en Arménie, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a rédigé un article publié ce samedi 16 aout sur le site Internet de l’agence de presse d’État d’Arménie, Armen Press, dans lequel il a mis en lumière les liens historiques et profonds entre Téhéran et Erevan.
Dans son article, le chef de la diplomatie iranienne a fait part du lien indéfectible entre les Iraniens et les Arméniens, une relation nourrie par des siècles d’échanges culturels, de respect mutuel et d’expériences communes, en se référant aux paroles du grand écrivain et poète arménien Hovhannès Tumanian, selon lesquelles l’amitié est tel un arbre aux racines profondes ; plus on l’arrose, plus il grandit.
En ce qui concerne les relations culturelles profondes entre les deux pays voisins, M. Araghchi a fait référence aux fêtes communes irano-arméniennes, telles que Mehregan, Navasard ou encore Vardavar (Fête de l’Eau), ainsi qu’à la présence d’une communauté arménienne en Iran, qui témoignent de la richesse de la coexistence de ces deux nations.
Dans ce droit fil, le ministre iranien des Affaires étrangères a écrit que les Arméniens sont la plus grande minorité religieuse en Iran, avant de faire état de leur représentation au Parlement.
Dans son article, M. Araghchi a rappelé que la République islamique d’Iran était l’un des premiers pays à reconnaître l’indépendance de l’Arménie en 1991, une décision qui illustre la profondeur de nos relations et l’engagement constant de l’Iran à se tenir aux côtés de ses voisins dans les moments clés de l’histoire.
Sur le plan économique, le partenariat Iran-Arménie est fondé sur des intérêts mutuels, toujours selon l’article de M. Araghchi qui a indiqué que l’Iran est toujours l’un des partenaires commerciaux les plus importants de l’Arménie, en dépit des sanctions unilatérales, ce qui signifie la confiance mutuelle entre les deux pays.
Dans son article, le chef de la diplomatie iranienne a affirmé que la complémentarité de nos économies offre d’innombrables opportunités de croissance et de développement, qui peuvent apporter la prospérité au peuple iranien et arménien.
Les perspectives géopolitiques de notre région soulignent davantage l’importance stratégique de nos relations, a écrit M. Araghchi, en ajoutant : « Dans un contexte d’incertitude mondiale et d’évolutions régionales, les intérêts de l’Iran et de l’Arménie sont de plus en plus étroitement liés ».
« En tant qu’alliés naturels, notre frontière commune ne représente pas seulement une réalité géographique, mais constitue également un pont pour la coopération dans les domaines de l’énergie, des transports, des relations humaines et de la sécurité régionale », a poursuivi le chef de la diplomatie iranienne.
Ailleurs dans son article, M. Araghchi a fait allusion à la position de l’Iran concernant le Caucase du Sud, en affirmant que l’Iran est déterminé à soutenir la paix et la stabilité dans cette région. Il a aussi mis l’accent sur l’importance de la sécurité, du bien-être et de la prospérité de l’Arménie pour l’Iran, indiquant que ces objectifs contribuent à « la stabilité de notre voisinage ».
Tout en réaffirmant l’engagement de la République islamique en faveur de la paix et la stabilité régionales, le ministre iranien des Affaires étrangères a écrit que la mise en œuvre de tout projet dans la région dépend du respect de l’intégrité territoriale, de la souveraine nationale, de l’État du droit, des intérêts communs, de l’intangibilité des frontières internationales et de la non-ingérence d’aucun acteur extérieur, sous quelque prétexte que ce soit.
« Néanmoins, nous sommes pleinement conscients de l’énorme potentiel encore inexploité qui s’offre à nous. Le volume actuel de nos échanges commerciaux ne représente qu’une infime partie de ce qui pourrait être atteint à travers des projets avancés, tels que le Corridor international de transport Nord-Sud (INSC) », a-t-il écrit dans son article.
Ce corridor international stratégique, qui regroupe treize pays, relie les ports méridionaux de l’Iran aux pays d’Asie centrale, du Caucase, d’Afghanistan et d’Europe de l’Est, réduisant les coûts de transport jusqu’à 30 % et diminuant de moitié les délais de transit, a-t-il poursuivi.
« C’est dans ce contexte que la visite du président Pezeshkian revêt une importance particulière. Elle ne constitue pas simplement une rencontre diplomatique, mais réaffirme notre engagement commun à ouvrir de nouveaux horizons dans nos relations bilatérales », peut-on lire dans l’article publié sur Armen Press.
« Nos liens historiques, notre proximité géographique, la complémentarité de nos économies et nos intérêts régionaux insufflent une dynamique puissante au renforcement de notre coopération », a-t-il ajouté.
Et de conclure : « L’avenir des relations entre l’Iran et l’Arménie est très prometteur, et personne ne peut les détourner de cette voie. »
L’entretien téléphonique de M. Larijani avec son homologue arménien
Avant le déplacement du président iranien en Arménie, le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale de la République islamique d’Iran, Ali Larijani, s’est entretenu au téléphone avec son homologue arménien, Armen Grigorian.
Lors de cet appel, les deux hommes ont fait part de leur volonté de renforcer la coopération entre Téhéran et Erevan.