Le gouvernement malien a annoncé avoir déjoué une tentative de déstabilisation des institutions, impliquant des éléments marginaux des Forces armées maliennes, dont deux généraux, ainsi qu’un ressortissant français soupçonné d’agir pour le compte des services de renseignement de Paris.
Dans un communiqué officiel, les autorités de transition ont assuré que la situation était « totalement sous contrôle » et appelé la population au calme, tout en promettant de poursuivre les enquêtes pour identifier d’éventuels complices.
Le gouvernement de transition du Mali a annoncé mercredi avoir démantelé un réseau de déstabilisation des institutions de la République et avoir procédé, dès le 1ᵉʳ août, à des arrestations des acteurs, dont des militaires de haut rang, plusieurs officiers subalternes et un ressortissant français soupçonné d’agir pour le compte des services de renseignement de Paris, a déclaré à la télévision le général de division Daoud Aly Mohammedine, ministre de la Sécurité et de la Protection civile, assurant l'intérim de la Défense.
Dans un communiqué officiel lu mercredi par le porte-parole du gouvernement, le général de division Abdoulaye Maïga, les autorités précisent que deux généraux — Abass Dembélé et Néma Sagara — figurent parmi les principaux suspects. D’autres officiers ont également été arrêtés : le lieutenant-colonel Baba Dembélé, le lieutenant-colonel Saybou Keïta, le lieutenant-colonel Tiekoro Diarra, le capitaine Mohamed Ouattara, le caporal Amadou Bouba Coulibaly et le sergent-chef Boucary Karacodjo.
L’affaire prend une tournure internationale avec l’arrestation de Yann Vezilier, un ressortissant français que Bamako présente comme un agent des services secrets français.
Il est accusé d’avoir orchestré, avec les officiers maliens, un réseau destiné à affaiblir le régime de transition en activant des relais politiques, des membres de la société civile et des militaires de haut rang.
Le gouvernement malien dénonce une « manœuvre subversive » visant à « briser la dynamique de la Refondation du Mali », en référence aux réformes engagées par la junte depuis son arrivée au pouvoir.
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« Au moment où la nation malienne est unie pour consolider notre souveraineté et éradiquer le terrorisme, ces éléments ont choisi de trahir leur pays avec l’aide d’États étrangers », déclare le communiqué.
Bien que le communiqué n'évoque pas explicitement la France, la citation d’un ressortissant français et des références répétées à « l’ingérence étrangère » ne laissent guère de doute sur la cible visée.
Malgré ces révélations, le gouvernement malien se veut rassurant. « Les Forces armées et de sécurité restent déterminées à achever leur mission de lutte contre le terrorisme », a déclaré le général Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement. Les autorités appellent cependant la population à la vigilance face aux « tentatives désespérées de déstabilisation », tout en affirmant que celles-ci « échoueront toujours, si Dieu le veut ».
Pour rappel, en mai 2022, le gouvernement malien avait déjà annoncé avoir déjoué une tentative similaire de coup d’État, survenue dans la nuit du 11 au 12 mai.