Le sommet très attendu entre Vladimir Poutine et Donald Trump, prévu pour le 15 août en Alaska, est perçu par de nombreux observateurs comme un tournant défavorable pour l’Ukraine et l’Union européenne. Cette rencontre symbolise une nouvelle étape dans la redéfinition des priorités diplomatiques américaines, au détriment des intérêts européens et ukrainiens.
Au-delà des affrontements militaires, la guerre entre la Russie et l’Ukraine apparaît de plus en plus comme un piège tendu aux deux parties. Pris dans un conflit aux conséquences lourdes, ni Moscou ni Kiev ne semblent en tirer un bénéfice réel sur le long terme. Cette guerre, coûteuse en vies humaines et en ressources, a surtout permis aux États-Unis de renforcer leur position géopolitique, tirant profit du chaos.
Pour Donald Trump, la priorité est claire : privilégier un dialogue direct avec la Russie, dans l’objectif de défendre les intérêts américains. Ce sommet en Alaska illustre la volonté des États-Unis de façonner un nouvel équilibre mondial où ils restent le principal arbitre, tout en limitant leur engagement direct dans le conflit russo-ukrainien. Ce choix stratégique laisse Bruxelles et Kiev dans une posture fragilisée, face à une Amérique qui semble jouer ses cartes.
Dans ce contexte de tensions géopolitiques, les relations commerciales transatlantiques ont également été le théâtre d’un bras de fer intense. Depuis avril, Donald Trump impose des droits de douane punitifs sur les exportations européennes, cherchant à réduire l’excédent commercial de l’UE vis-à-vis des États-Unis.
Malgré les espoirs européens de résister à cette pression grâce à la puissance de son marché de 450 millions de consommateurs, Bruxelles a finalement dû céder. Le 27 juillet, Ursula von der Leyen a signé un compromis lors d’une rencontre à Turnberry, au club de golf privé de Trump, entérinant une hausse de 15 % des taxes sur certaines exportations européennes.
Cette négociation qualifiée de « véritablement infernale » en France reflète le rapport de force inégal entre une Europe divisée et un président américain déterminé à imposer sa vision. L’UE a payé le prix fort pour éviter un conflit commercial prolongé, en acceptant des concessions substantielles qui traduisent une perte d’influence sur la scène internationale.
Fabrice Beaur, Directeur d’EurasianForm et Arnaud Develay, juriste international s’expriment sur le sujet.