Le président américain Donald Trump a prévenu le Canada que l'intention de ce pays de reconnaître l'État palestinien « compliquera grandement » la conclusion d'un accord commercial entre les États-Unis et leur voisin du Nord.
En publiant cette menace jeudi matin sur ses comptes de réseaux sociaux, Donald Trump tranche avec l'ambivalence qu'il affichait envers d'autres pays qui ont annoncé des démarches similaires.
Il a déclaré cette semaine qu'il ne s'opposait pas à ce que le Premier ministre britannique Keir Starmer prenne position sur la question de la reconnaissance officielle de l'État palestinien. Et la semaine dernière, il a affirmé qu'une décision semblable du président français Emmanuel Macron ne changerait rien.
Cependant, Donald Trump, qui a chahuté le Canada pendant des mois et suggéré que le pays devienne le 51e État américain, a indiqué jeudi qu'une reconnaissance similaire par le Premier ministre Mark Carney servirait de levier avant l'échéance qu'il a fixée pour les négociations commerciales.
« Wow! Le Canada vient d'annoncer son soutien à l'accession au statut d'État pour la Palestine. Cela va compliquer grandement la conclusion d'un accord commercial avec eux. Oh! Canada! »
Trump a menacé d'imposer des droits de douane de 35 % au Canada si aucun accord n'était conclu d'ici vendredi. Il a promis d'appliquer des droits de douane sur les marchandises en provenance de dizaines de pays s'ils ne parvenaient pas à un accord avec les États-Unis.
Certaines importations en provenance du Canada sont toujours protégées par l'Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) de 2020, qui doit être renégocié l'année prochaine.
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L'annonce faite mercredi par Carney, selon laquelle le Canada pourrait reconnaître un État palestinien en septembre, s'inscrit dans un contexte de changement global de position face à la politique israélienne dans la bande de Gaza.
La nouvelle attaque de Donald Trump contre le Canada survient après qu'il a tenté cette semaine d'imposer des droits de douane élevés au Brésil dans la foulée de l'inculpation de son ancien président Jair Bolsonaro, un allié de Trump qui, comme le président américain, a été poursuivi au criminel pour avoir tenté d'annuler les résultats de sa défaite électorale.
L'évocation d'un grief personnel dans les négociations commerciales avec le Brésil et, maintenant, l'annonce symbolique du Canada à propos de la création d'un État palestinien s'ajoutent aux nombreuses raisons invoquées par Trump pour justifier sa guerre commerciale, telles que la lutte contre la traite des êtres humains, l'arrêt du flux de fentanyl, la balance commerciale et la protection de l'industrie manufacturière américaine.