Le secrétaire général du Hezbollah, Cheikh Naïm Qassem, a déclaré que le mouvement de résistance libanais n’accepterait jamais de remettre ses armes à Israël.
Il a souligné que ces armes étaient nécessaires pour préserver la souveraineté nationale du Liban face à l’agression du régime de Tel-Aviv.
Cheikh Naïm Qassem a tenu ces propos lors d’un discours télévisé diffusé, mercredi 30 juillet, depuis Beyrouth, la capitale libanaise.
Il affirme que ceux qui appellent au désarmement du Hezbollah servent les intérêts israéliens et s’alignent sur l’ennemi sioniste.
Il a condamné les efforts visant à désarmer le Front de résistance, les qualifiant de capitulation face à Israël, soulignant la nécessité de l’unité nationale, de la défense et de la reconstruction.
« Chaque appel au désarmement affaiblit la puissance du Liban. Désarmer le Hezbollah permettra à Israël d’étendre son occupation et de prendre le contrôle du territoire libanais », a prévenu Cheikh Naïm Qassem.
Soulignant que le Hezbollah ne remettra pas ses armes qui « sont exclusivement dirigées contre l’occupation », le numéro un du Hezbollah a insisté que l’État libanais était responsable de défendre le Liban, ses intérêts et ceux des Libanais en empêchant l’agression israélienne permanente et en lançant la reconstruction de ce qui a été détruit pendant la guerre de 66 jours en 2024.
Le secrétaire général du Hezbollah libanais a averti que le Liban était confronté à des défis croissants de la part des puissances régionales et à des troubles internes ainsi qu’à une menace existentielle, non seulement de la part d’Israël, mais aussi des États-Unis et du groupe terroriste takfiriste Daech, sous couvert du projet du « Nouveau Moyen-Orient ».
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Cheikh Naïm Qassem a souligné que l’ennemi israélien ne s’arrêterait pas à son occupation de cinq régions importantes du sud du Liban, à savoir Labbouneh, le mont Blat, la colline d’Owayda, Aaziyyeh et la colline d’Hammamis, et qu’il attendait le désarmement du Hezbollah pour étendre ses activités illégales de construction de colonies de peuplement.
Le dirigeant du Hezbollah a déclaré que les responsables de l’État libanais ne seraient pas en mesure de reconstruire le pays dans un contexte d’agression israélienne continue et de tentatives visant à priver la nation arabe de sa force. « Ceux qui souhaitent véritablement aider le Liban doivent soutenir son économie et sa reconstruction », a-t-il déclaré.
Cheikh Naïm Qassem a souligné que le Hezbollah œuvrerait simultanément dans les domaines de la résistance et de la reconstruction de l’État.
Il a déclaré que les États-Unis encourageaient le régime israélien à poursuivre ses violations de l'accord de cessez-le-feu et attisaient la sédition au sein des partis libanais.
« Ils (les ennemis) pensaient que le Hezbollah était affaibli. Ils ont cependant été surpris par la forte présence politique et populaire du parti lors des funérailles de Sayyed Hassan Nasrallah et de Sayyed Hashem Safieddine, ainsi qu'aux élections municipales », a fait remarquer Cheikh Naïm Qassem.
En allusion à la crise humanitaire qui s'aggrave à Gaza, le secrétaire général du Hezbollah a qualifié les atrocités qui s'y déroulent de criminalité organisée, brutale et sans précédent, perpétrée sous les yeux de la communauté internationale.
« L'ennemi sioniste affame des enfants, bombarde des camps et des tentes pour les Palestiniens déplacés et bloque les livraisons de lait maternisé dont les nourrissons ont un besoin urgent – tout cela avec le soutien des États-Unis – dans le cadre de ses tentatives pour contraindre les Palestiniens à la soumission », a-t-il dénoncé.
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« Où sont les États et pays arabes qui prétendent défendre les droits humains ? Pourquoi ne voyons-nous aucune mesure concrète contre Israël ? Les déclarations ne servent plus à rien. Il faudrait des garanties pour mettre fin à l’agression et empêcher la tyrannie d’Israël », a insisté le secrétaire général du Hezbollah.
Dans une autre partie de son discours, Cheikh Naïm Qassem a rendu hommage à Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du mouvement de résistance palestinien Hamas, assassiné lors d'un attentat à Téhéran, la capitale iranienne, l'année dernière.
« Haniyeh a bien réussi à présenter la Palestine comme une question mondiale prioritaire », a-t-il réitéré.
Cheikh Naïm Qassem a également rendu hommage au haut commandant militaire du Hezbollah, Fouad Shukr, assassiné lors d'une frappe aérienne israélienne le 30 juillet 2024 dans la banlieue sud de Beyrouth.
« Il était l'un des principaux acteurs de la libération du Sud du Liban et de la victoire lors de la guerre des 33 jours de 2006. Il était présent au centre d'opérations du Hezbollah tout au long du conflit. Le commandant décédé était le fondateur de l'unité navale du Hezbollah et a joué un rôle majeur dans la supervision des opérations de représailles », a ponctué le secrétaire général du Hezbollah, Cheikh Naïm Qassem.